Le projet Podemos, initié mi-janvier par des intellectuels et activistes sociaux et politiques dans l’Etat espagnol vise à « convertir l’indignation citoyenne en changement politique », notamment en « récupérant la souveraineté populaire » à l’occasion des élections européennes à travers une candidature unitaire et de rupture (voir à ce propos notre traduction des articles du journal Publico). Plus de 90.000 personnes soutiennent désormais cette initiative à travers des dizaines de « cercles » qui se sont constitués partout dans l’Etat espagnol et au-delà, comme en Belgique. Nous publions ci-dessous la déclaration du cercle Podemos Belgique sur la répression des mouvements sociaux dans l’Etat espagnol suite à l’assaut policier au siège du PCE d’Alclá de Henares. LCR-web.
Hier, dans la ville d’Alcalá de Henares, proche de Madrid se sont produits des faits dignes d’un état d’exception de la dictature franquiste : des forces de la police municipale suivies de près par des effectifs de la Police Nationale sont entrées par effraction, sans le moindre mandat judiciaire, dans le centre social « Trece Rosas » qui fait fonction de siège du PCE local et de lieu de réunion pour de nombreuses initiatives citoyennes et des mouvements sociaux entre lesquels on compte la Marée Verte (mouvement de défense de l’enseignement public) et la PAH (Plateforme de personnes affectées par les hypothèques). Cet assaut, dans lequel les forces d’ « ordre public » ont attaqué physique et verbalement les personnes qui étaient dans les locaux, a eu un solde de deux personnes arrêtées et trois blessées. Les personnes qui se trouvaient dans le centre venaient d’assister à une rencontre-débat sur le projet de loi de sécurité citoyenne et la réforme du Code pénal. La police a fouillé les locaux et inspecté l’ordinateur sans la moindre autorisation judiciaire.
Cet incident s’encadre dans une vague de criminalisation des protestations sociales qui combine des campagnes de dénigrement menées par les médias de droite comme les journaux ABC ou El Mundo avec des actions de police en marge de la légalité dont l’objectif est d’intimider les citoyen qui résistent aux politiques néolibérales d’appauvrissement de la population, liquidation de droits sociaux et dépérissement des libertés. Une police qui agit violemment et en marge de toute légalité contre la population n’est plus une autorité publique qui défend un intérêt général et devient un groupe violent au service d’intérêts particuliers. Tout fonctionnaire de police démocrate doit refuser de prendre part à de tels agissements.
Le cercle Podemos Belgique exprime sa pleine solidarité avec le Parti communiste d’Espagne, le centre social « Trece Rosas » et les personnes agressées et injustement arrêtées. Podemos Belgique exige leur libération sans charges, l’éclaircissement de ce sinistre incident et la détermination des responsabilités pour cette effraction entre les responsables politiques et policiers qui ont donné l’ordre de réaliser cette action brutale impropre d’une démocratie.
Podemos Belgique alerte l’opinion européenne face à la grave détérioration des libertés démocratiques que connait l’État espagnol depuis le début de la crise et aux projets législatifs liberticides du gouvernement du Parti Populaire (PP, droite), dont la réforme du Code pénal en préparation et les projet de loi de sécurité citoyenne sont les principaux aboutissements. Ces politiques, contraires aux libertés fondamentales reconnues dans tous les pays de l’UE et consacrées par les textes fondamentaux de l’Union, rendraient impossible l’adhésion à l’UE d’un pays qui les mettrait en pratique.
Podemos Belgique appelle les organisations démocratiques européennes à un maximum de vigilance face à la dégradation des libertés dans l’État espagnol ainsi qu’à soutenir les mobilisations citoyennes contre les textes légaux liberticides.
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