Ce samedi 5 avril, la liste carolo PTB-GO! organisait un meeting qui a rassemblé près de 600 personnes. Sébastien Brulez, 5e suppléant pour le Parlement wallon à Mons y a pris la parole pour la LCR. Nous publions ci-dessous son intervention. Plus d’infos sur Sébastien ici.
Bonsoir camarades,
J’ai envie de dire : Enfin !
Enfin une union de la gauche, la vraie ! Pas la gauche qui abdique, pas la gauche qui, à choisir entre l’intérêt des travailleurs et celui des patrons, choisi systématiquement, l’intérêt du capital. A cette « gauche » là, si on peut encore l’appeler ainsi, les travailleurs et les travailleuses, avec ou sans emplois, sont en train de dire : « ça suffit » ! Et votre présence le démontre encore aujourd’hui.
Je voudrais remercier, au nom de la LCR, l’invitation du PTB. Pour nous, cette campagne est une étape importante dans la recomposition de la gauche. Et nous allons vous rendre la pareille, puisque nous avons invité Aurélie Decoene (tête de liste PTB à l’Europe) à prendre la parole lors de notre meeting à Bruxelles, le 11 mai prochain, en présence d’Olivier Besancenot qui viendra spécialement pour soutenir notre campagne. Vous êtes évidemment toutes et tous invités, à ce meeting. Vous trouverez toutes les informations sur le stand de la LCR qui se trouve ici dans la salle.
Ce rassemblement de la gauche est important et nous l’appelons de nos vœux depuis longtemps. Mais en 2012, il y a eu pour nous 2 faits marquants dans la vie politique et sociale de notre pays :
Cela a été tout d’abord l’appel du 1er mai de la FGTB Charleroi, dont les instances ont pris leurs responsabilités en appelant sans équivoque à la constitution d’une nouvelle force politique anticapitaliste, à gauche du PS et d’Ecolo.
Le deuxième élément, c’est la percée du PTB lors des élections communales d’octobre 2012.
Pour nous ces faits marquent un tournant : pour la première fois depuis longtemps, nous avons la possibilité de contester sérieusement l’hégémonie de la social-démocratie sur le monde du travail.
Mais nous avons aussi une énorme responsabilité : ne pas décevoir et surtout ne pas laisser isolés les syndicalistes combatifs, montrer que cette volonté est aussi partagée par une large base. Parce que la bureaucratie et le PS ne vont pas faire de cadeau. Comme disait Ernest Mandel : « On peut tout faire à la social-démocratie, sauf lui prendre des voix ».
En 2013, la FGTB Charleroi a sorti 2 brochures, l’une sur l’indépendance syndicale et la politique ; et l’autre pour commencer à avancer des mesures anticapitalistes d’urgence. Ces mesures anticapitalistes, sans mauvais jeu de mot camarades, elles sont capitales !
On nous le répète à longueur de journée, il faut être réalistes… c’est vrai, je pense qu’il faut être réalistes. Il faut se rendre à l’évidence : ce système ne marche pas !
Le système capitaliste n’est pas réformable, il est basé sur l’exploitation du travail et de la nature, et fini par détruire l’un et l’autre. Chez nous, nous allons droit dans le mur avec une casse sociale de plus en plus dure. A l’échelle du monde, le GIEC l’a encore rappelé récemment, nous allons droit dans le mur de la catastrophe climatique.
Mais ce système ne tombera pas tout seul, il va falloir le pousser un peu, il va falloir nous organiser. Et il va falloir mettre en marche des mesures anticapitalistes pour commencer à construire une alternative écosocialiste, féministe et démocratique, avec la participation des travailleuses et des travailleurs.
Concrètement, cela passe notamment par :
– Une réduction du temps de travail à 32h semaine avec embauche compensatoire, sans perte de salaire et sans augmentation des cadences. Pour libérer les énergies, le temps libre et la créativité.
– Une reprise en main des grands secteurs de l’industrie, sous contrôle démocratique des travailleurs. Et en premier lieu des secteurs stratégiques comme l’énergie, la banque ou encore le secteur pharmaceutique.
A la LCR, nous allons tout faire pour qu’entrent au Parlement des représentants aussi fidèles au monde du travail, que les partis traditionnels sont fidèles aux capitalistes. Ne croyons pas que c’est gagné d’avance, mais nous sommes sur la bonne voie.
Mais, vous le savez, tout ne se joue pas au Parlement, les luttes sociales sont celles qui déterminent le véritable rapport de force. Et en 2015, avec les mesures qui nous attendent, elles risquent d’être nombreuses.
C’est pourquoi, au-delà du 25 mai, nous devons continuer à prendre nos responsabilités ensemble. Ce n’est pas un hasard si les sondages en faveur de la gauche ont été multipliés par deux, voire plus, en février de cette année. Le GO dans PTB-GO, la Gauche d’Ouverture, c’est beaucoup plus qu’un simple « + » à côté du nom du PTB. C’est un véritable rassemblement des forces de gauche.
Et ce rassemblement, nous avons la responsabilité de le maintenir et de l’élargir au-delà du 25 mai. Il nous faut de l’ambition, au-delà des débats historiques qui nous séparent.
Ensemble, préparons les luttes à venir, aidons le monde du travail à construire le parti de classe qui sera l’outil de son émancipation.
Tous ensemble. Parce que nos vies valent plus que leurs banques, elles valent plus que leurs centrales nucléaires, plus que leurs politiques d’austérité.
Ensemble, parce que nos vies valent plus que leurs profits !