Alors que l’Egypte vit au rythme du tapage médiatique accompagnant la cérémonie d’investiture du maréchal Abdelfattah al-Sissi, un tribunal du Caire a condamné ce mercredi 11 juin l’activiste et blogueur Alaa Abdel Fattah et 24 autres jeunes de la révolution à 15 ans de prison, 100 000 livres égyptiennes et 5 ans de contrôle judiciaire. Leur crime : ils sont accusés d’avoir agressé un officier de police, d’avoir volé son talkie-walkie tout en bravant une loi du 24 novembre 2013 toujours en vigueur qui impose des restrictions aux manifestations.
Cette énième répression ciblant les activistes et les militants révolutionnaires révèle la détermination de la contre-révolution, appuyée sur l’armée et les dispositifs de sécurité, de briser toute contestation même pacifique contre le régime qu’elle s’efforce à restaurer et ses politiques.
Le 20 mai dernier, huit activistes et militants de la ville d’Alexandrie, dont la militante révolutionnaire membre de l’organisation des Socialistes révolutionnaires, Mahienour el-Massry, ont écopé de deux ans de prison assortis de lourdes amendes. Ils sont notamment condamnés pour l’organisation d’une manifestation non autorisée.
En fin mars dernier, la cour d’assises de Minieh, en Moyenne-Egypte, avait condamné à mort 529 partisans du président déchu Mohamed Morsi, accusés de violences l’été 2013 au sud du Caire ; des condamnations qui ont suscité de nombreuses réactions indignées à travers le monde.
Selon Wiki Thawra, un site de statistiques alimenté par le Centre égyptien pour les droits économiques et sociaux (ECESR), depuis le 3 juillet 2013 – époque Al-Sissi donc — il y a plus de 41 000 détenu.e.s dont 300 femmes et 150 enfants.
Mais la répression n’a pas seulement touché les militants politiques et les révolutionnaires. L’objectif de la contre-révolution après la destitution de Morsi et le démantèlement de la confrérie des Frères musulmans était la classe ouvrière et ses représentants actifs. C’est au nom de la lutte contre le terrorisme qu’à été lancée l’offensive contre le mouvement social et ses dirigeants.
La répression violente et les poursuites contre des syndicalistes, les attaques des sit-in et l’arrestation des grévistes que ce soit lors des grèves des médecins, des dentistes, des pharmaciens, des postiers ou des travailleurs du textile ont démontré que le mécontentement social n’— à l’ère du maréchal devenu président — de réponse que le bâton et l’illégitimité de ses revendication salariale.
Une chose est sûre, la répression de la contre-révolution n’a pas épuisé toutes ses armes. Mais un régime ne peut plus tenir sur la durée par la seule répression.
Les Egyptiens et les Egyptiennes qui ont fait une révolution et chassé Moubarak n’accepteront aucun autre dictateur.
En cette phase ils/elles ont besoin de solidarité internationale contre la répression, ils/elles ont besoin de mobilisation pour la libération immédiate des détenu.e.s !
Des militant.e.s et des activistes égyptien.ne.s préparent une série d’événements en guise de résistance et de protestation contre la loi restreignant les manifestations et pour la libération des détenu.e.s.
Ils/elles lancent un appel aux militant.e.s et aux révolutionnaires du monde entier pour faire de la journée du 21 juin en cours une journée d’action et de protestation pour la libération des détenu.e.s.
Voir l’appel sur ce lien :