Nous publions ci-dessous le communiqué de la Centrale Générale – FGTB, qui compte près de 400000 affilié.e.s issus de la construction, de l’industrie (pétrochimie, verre, papier), des services (nettoyage, gardiennage…) et du non-marchand. Lors de son congrès statutaire qui vient de s’achever, les militant.e.s de la CG ont clairement affirmé leur détermination à une lutte prolongée contre le gouvernement fédéral et ses projets. Un autre fait politique marquant a eu lieu dont nous avons eu écho : alors que cette fois-ci aucun responsable PS n’était présent (le SP.a était représenté), le Congrès a adopté une proposition importante de la section de Charleroi de la CG, lors du débat sur les attentes politiques de la Centrale que voici :
14. Nos attentes politiques
14.5 A moyen terme, nous collaborerons à la mise en route d’un groupe de réflexion (think tank) de gauche progressiste. Il devra peser dans le débat sociétal afin de contrer le credo actuel selon lequel il n’y a pas d’alternative. Il devra également défendre et promouvoir nos alternatives.
Amendement Charleroi : « Nous devons débattre des initiatives prises dans certains régionales sur notre positionnement politique (par exemple : appel du 1er Mai 2012 de la FGTB Charleroi). »
Cette simple phrase a suscité un débat important en coulisses. Contrairement à ce qui était attendu, et défendu par la commission des résolutions, cet amendement a tout de même été approuvé et intégré aux priorités de la CG pour les 4 années à venir. Le soutien est venu notamment nettement des délégués d’Anvers, du Limbourg, de Mons-Borinage, Namur, Luxembourg et Verviers. La section de Liège et d’autres sections s’y sont opposées, pour un résultat assez inhabituel dans les congrès syndicaux (où la quasi-unanimité est malheureusement souvent la règle) avec une majorité autour de 55-60%.
Cette victoire est une victoire pour toute la gauche syndicale et permet d’ouvrir un débat démocratique plus large au sein de la Centrale Générale, sur la question des relais politiques. Reste maintenant à vérifier sa mise en pratique dans les mois à venir…et si cela permettra de clarifier certaines idées qui vivent à plusieurs niveaux dans le syndicat. En effet, le texte de ce chapitre contenait aussi l’idée d’un « front de gauche », mais dans une optique plus proche de la gauche plurielle française des années Jospin (social-démocratie, verts et post-communistes devenus réformistes). Une gauche plurielle qui, pour rappel, a plus privatisé que les gouvernements de droite précédents et a ouvert un boulevard au FN, et dont la reproduction chez nous, aussi hypothétique qu’elle soit aujourd’hui, a toutes les chances d’étouffer la gauche anti-austérité et la gauche anticapitaliste si elle tombaient dans ce piège. Quoiqu’il en soit, une nouvelle vie s’ouvre probablement pour l’appel de la FGTB de Charleroi. Aux militant.e.s syndicaux de la CG-FGTB de s’emparer du débat sur le projet de société et le(s) relais politique(s) nécessaire(s) pour le mettre en place. LCR-web
Le congrès statutaire lance un appel aux grèves et actions jusqu’à ce que le gouvernement ouvre les yeux
La Centrale Générale – FGTB a réuni du 10 au 13 décembre 700 militants et une centaine d’invités belges et étrangers à l’occasion de son congrès statutaire. Le congrès lance un appel très clair à la poursuite des actions contre les mesures désastreuses du gouvernement Michel 1er.
Le congrès a également élu ses instances dirigeantes. Paul Lootens a ainsi été désigné à la tête de la centrale en tant que président tandis que Werner Van Heetvelde en devient le secrétaire général.
Les débats étaient articulés autour d’axes prioritaires qui retiendront toute l’attention des 13.000 militants de la Centrale Générale – FGTB au cours des années à venir. Ces axes portent notamment sur des emplois de qualité et des salaires justes, une fiscalité équitable, une meilleure prévention dans le domaine de la santé et de la sécurité. Ils portent aussi sur la lutte pour la liberté d’actions syndicales et des négociations libres, une Europe sociale ainsi que la justice et la paix dans le monde. Le congrès s’est également attardé sur de nouvelles structures syndicales.
Et bien entendu, il a aussi été longuement question du désaccord avec les patrons et le gouvernement en ce qui concerne les mesures d’économie. Pour les militants, c’est clair: le gouvernement ne bouge pas d’un pouce et les employeurs veulent des changements encore plus sévères que ce qui est déjà prévu. C’est intolérable. La perte de revenus et de protection est énorme pour les travailleurs, et une fois encore, ce sont les catégories les plus faibles qui sont le plus durement touchées. C’est pour cette raison que le congrès lance un appel à la poursuite de la protestation sociale après la grève générale du 15 décembre.
Le Congrès demande l’élaboration d’un plan d’actions avec les autres syndicats.