La LCR dénonce le maintien en prison de Bernard Wesphael et l’instrumentalisation hypocrite de la lutte contre les violences envers les femmes dans cette affaire.
Bernard Wesphael a été placé en détention préventive parce que le parquet estimait qu’il y avait flagrant délit. Les experts du parquet ont de plus conclu que Bernard Wesphael était coupable de violence, donc d’assassinat.
Le rapport de contre-expertise réalisé par des médecins universitaires défend au contraire que l’épouse de Bernard Wesphael n’aurait pas subi de sévices. Le mélange d’alcool et de médicaments serait la cause de son décès tragique, selon eux. Cependant, ce vendredi 4 avril, le procureur a demandé le maintien en prison de Bernard Wesphael au motif que « la société ne comprendrait pas » qu’un député soit libéré dans ces conditions.
La LCR dénonce cet argument populiste. Il n’y a pas de raison que Bernard Wesphael subisse un traitement plus sévère que d’autres parce qu’il est parlementaire d’autant plus que, dans le même temps, des responsables de violences machistes continuent de sévir en toute impunité.
Les candidats et candidates de la LCR sur les listes PTB-GO (Gauche d’Ouverture) mènent campagne sur base d’un programme qui demande notamment un plan national de lutte contre les violences machistes pour permettre aux femmes victimes de violences de reconstruire leur vie et aux auteurs de ces mêmes violences d’assumer la responsabilité de leurs actes face à la société.
En Belgique, nous sommes encore loin de l’application d’un tel plan qui est pourtant indispensable au regard de la réalité. Il y a juste un mois, l’Institut pour l’Egalité des Femmes et des Hommes estimait que 36% des femmes a subi une forme de violence physique ou sexuelle depuis l’âge de 15 ans dans notre pays, tout en sachant que ces chiffres sont généralement sous-évalués. Mais, avec ou sans un plan de lutte contre les violences machistes, les mesures contre les auteurs ou auteurs présumés ne peuvent pas se prendre au détriment de leurs droits de justiciables.
Pour la LCR, après la polémique autour de la libération conditionnelle de Michelle Martin, cette affaire montre encore une fois les abus en Belgique de la détention préventive et plus largement du tout-à-la-prison, qui sont régulièrement dénoncés par l’Observatoire International des Prisons et la Ligue des droits de l’homme. 35% des détenus en 2010 étaient en détention préventive dans notre pays.
Si Bernard Wesphael est coupable, il doit être puni. En attendant, il y a présomption d’innocence. Bernard Wesphael doit être relaxé.