Les deux réacteurs les plus dangereux du pays ont été arrêtés le 25 mars à 22 heures. Il s’agit sans aucun doute d’une victoire majeure du mouvement antinucléaire et de la 5° grande manifestation antinucléaire belge le 9 mars dernier.
La raison officielle donnée pour cet arrêt est évidemment d’ordre technique. Selon De Standaard, des tests effectués dans le réacteur expérimental de Mol auraient donné des résultats inattendus. Cela ne peut être vrai : GDF-Suez-Electrabel n’a jamais fourni un échantillon des cuves de réacteur : des échantillons représentatifs n’existent tout simplement pas.
Probablement, c’est la fuite du rapport du séminaire qui a eu lieu récemment à Aix (Allemagne) à l’initiative du mouvement antinucléaire allemand avec le soutien des Verts européens qui a fait souffler un vent de panique dans les cénacles des décideurs. Ce rapport montre un utilisant rigoureusement les méthodes des sciences « dures » à quel point Electrabel utilise son monopole sur le matériel factuel pour mettre de la poudre aux yeux des autorités, Ministres et Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire, qui sont d’ailleurs demandeurs de ce discours aux allures scientifiques pour couvrir leurs décisions en faveur des exploitants.
Les Verts vont se jeter sur cette nouvelle pour essayer d’en tirer un avantage électoral. Pourtant, Groen a refusé de figurer parmi les organisateurs de la manifestation de mars. Ni Groen ni ECOLO n’a accepté de mettre sa participation indispensable aux négociations de la 6° réforme de l’Etat dans la balance pour forcer la décision de fermer le vieux réacteur Tihange 1 en 2015, qui se décidait au même moment. Olivier Deleuze, président d’ ECOLO, était pourtant le père de la loi de sortie du nucléaire de 2003 qui prévoit cette fermeture. Depuis cet exercice en responsabilité, Jean-Marc Nollet, mandataire ECOLO a été nommé président de Meusinvest, poste très convoité par les politiciens liégeois. Le 25 mai, le seul vote antinucléaire conséquent qui permettra de se faire entendre dans les parlements sera le vote pour les listes PTB-GO (sur lesquelles la LCR se présente).
Il est peu probable que les deux réacteurs redémarrent après ce deuxième arrêt intempestif. Il faut pourtant rester mobilisé. Il faut empêcher le remplacement de la capacité fermée (2G) par le maintien en activité des réacteurs Doel 1 et 2, dont la fermeture a été décidée, et surtout de la mise en route de toutes les vieilles centrales au charbon, que Electrabel préfère utiliser à la place des centrales modernes TGV beaucoup moins polluantes mais beaucoup moins rentables. Ces centrales au charbon actuellement actives ont fortement contribué au smog des derniers jours, sans parler des émissions de CO2, mais n’ont pas connu des baisses de régime pour autant.
Léo tubbax, est délégué syndical CGSP-AMIO/IRB-BIG, porte-parole de Nucléaire STOP et actif dans Climat et Justice sociale. Il sera candidat LCR sur les listes PTB-GO, 2ème suppléant sur la liste du Parlement wallon, arrondissement Huy-Waremme.
Avec la LCR, il défend notamment les mesures écosocialistes suivantes :
– la fermeture immédiate de Tihange 1 et Tihange 2,
– la sortie du nucléaire et la reconversion des travailleur*ses, sous leur contrôle et sans perte de salaire
– la nationalisation du secteur énergétique sans indemnités ni rachat, pour organiser rapidement la transition vers un système basé à 100% sur les renouvelables, décentralisé et sous contrôle populaire
Plus d’info sur le nucléaire sur : stop-tihange.org et greenpeace.be
Crédit photo : AP/Yves Logghe