25 février 2015 ! A Liège, Verviers, Namur, Charleroi, La Louvière, Bruxelles, Anvers…, les expulsé-e-s du chômage, feront entendre leur colère et leur droit légitime à des allocations de chômage décentes.
Ce jour-là, le réseau « Stop Article 63&2 », soutenu par une centaine d’organisations associatives, syndicales et politiques, invite les exclus et futurs exclus du régime d’allocation d’insertion à se rassembler devant le CPAS de leur ville pour se rendre ensuite à l’Onem en manifestation et dire, comme le précise l’appel du réseau, « que c’est là, à l’Onem, que nous devons être si nous sommes hors emploi, et nulle part ailleurs, et que ce droit légitime à des allocations de chômage est aujourd’hui inaliénable ».
Sous des appellations diverses, d’une région à l’autre, au sein du réseau « Stop Art. 63&2 » ou portant les mêmes objectifs, les comités contre les exclusions du chômage uniront leur voix pour dire : « Stop aux expulsions, réintégration de tous les exclus » !.
Une attaque massive, frontale et violente
C’est ce que rappelle la FGTB de Verviers qui organise, le 25 février, la journée de protestation à Verviers, avec la plate-forme « Stop Art.62&2 ».
« Les deux derniers gouvernements ont entamé une opération de déstructuration et de démantèlement total de la législation et des droits au chômage, construits par le mouvement ouvrier depuis la dernière guerre ; toutes les catégories de chômeurs sont touchées », souligne Daniel Richard, le secrétaire régional de la FGTB de Verviers. Et de faire l’inventaire de ces attaques destructrices et violentes.
En préparation des mobilisations du 25 février, Le « comité contre les exclusions » de La Louvière nous rappelle également le contenu et l’ampleur de ces attaques
« A cause de la limitation dans le temps (à trois ans), des allocations d’insertion, au 1er janvier 2015, plus de 30.000 personnes ont perdu leur revenu. La Louvière est la troisième ville la plus touchée de Wallonie (après Liège et Charleroi) avec 775 exclus et exclues. Les femmes sont les plus concernées par les exclusions, puisqu’elles constituent 65% des personnes qui ont perdu leurs allocations. Cela est dû notamment au fait que beaucoup d’entre elles occupent des temps partiels ou d’autres contrats précaires (pas par choix mais parce qu’il n’y a que ça comme possibilité) qui ne leur ont pas permis d’atteindre, sur la durée de trois ans, le nombre de jours de travail exigé pour éviter l’exclusion. Dans ces exclues et exclus, il y a aussi des travailleuses et travailleurs européens qui risquent d’être considérés, à terme, par l’Office des étrangers comme « charge déraisonnable pour la Belgique »
Le gouvernement Michel a décidé aussi que les allocations d’insertion ne seront plus accessibles aux jeunes de moins de 21 ans qui n’auront pas réussi leurs études, ainsi qu’aux jeunes de plus de 25 ans (avant, on pouvait demander des allocations de chômage après l’école jusqu’à l’âge de 30 ans). Il a pris bien d’autres mesures : diminution du complément chômage(AGR) pour les travailleuses et travailleurs à temps partiel (les femmes seront les plus touchées, car beaucoup de femmes sont obligées de travailler à temps partiel) ; obligation pour tous les demandeurs d’emploi et les chômeurs avec complément de l’employeur (prépensionnés) d’être disponible sur le marché de l’emploi jusqu’à l’âge de la pension ; suppression de la dispense pour raisons sociales et familiales, suppression du complément d’ancienneté pour les chômeuses et chômeurs « âgés », diminution de 5% du montant du chômage temporaire, etc…
Tout cela se cumule avec d’autres réformes appliquées depuis 2004, qui alourdissent également tous les jours le nombre d’exclusions et de sanctions(contrôle de la disponibilité) Quant à la dégressivité accrue des allocations de chômage décidée par le gouvernement Di Rupo (en application depuis 2012), elle provoque, après un an de chômage, une réduction forte et rapide des allocations. Encore une fois, les femmes sont fortement impactées : les allocations des mères chômeuses avec charge de famille descendent encore plus vite en dessous du seuil de pauvreté. Pour les cohabitant-Es, dont l’allocation est déjà très basse, celle-ci est encore plus vite rabotée. De plus, les travailleuses et travailleurs à temps partiel, touchant un complément chômage (AGR, risquent la perte de ce complément ».
Stop aux expulsions !
Le jeudi 25 février, dès 13 heures, devant les CPAS de liège, Verviers, Namur, Charleroi, La Louvière, Bruxelles…., le Réseau Stop Article 63&2 rappellera ses revendications :
- Stop aux exclusions !
- Stop à l’Article 63&2 !
- Réintégration des Expulsés dans leur droit légitime à des allocations de chômage !
- Refus des dernières mesures en matière d’accès aux allocations d’insertion !
Globalement, nous voulons un droit aux allocations de chômage qui redeviennent un rempart contre la grande précarité et la pauvreté
Cette plate-forme revendicative, avancée par le Réseau pour les manifestations du 25 février (plus d’infos : www.stop632.be), n’est pas limitative. D’autres revendications directement liées aux attaques gouvernementales, touchant tous les allocataires sociaux et destinées également à « affaiblir le rapport de force des salariés » (comme le souligne pertinemment l’appel du Réseau) sont également mises en avant.
Aussi, dans son combat contre l’offensive antisociale du gouvernement Michel-De Wever, en complicité totale avec le patronat, le mouvement syndical a tout intérêt à faire preuve de clairvoyance, en intégrant, dans son plan d’urgence sociale, les revendications, la colère, si non la désespérance des victimes les plus fragilisées de ce système d’exploitation et d’oppression.