Journée de mobilisation syndicale en province de Liège et manifestation en front commun syndical à Liège.
Il n’y avait pas de mot d’ordre syndical officiel de grève de 24 heures. Mais le patronat avait été prévenu : les arrêts de travail seraient couverts par les organisations syndicales.
A la FN, Techspace Aero, Mécamold à Herstal… : grève de 24 heures ; arrêts partiels dans d’autres entreprises, secteurs ; pas de circulation des transports en commun- les TEC-.
Près de 10 000 travailleur-euse-s du secteur privé, des services publics, pensionnés, chômeurs…, FGTB et CSC, ensemble pour dire, une fois de plus BASTA !
Basta au vol qualifié sur l’index, au démantèlement des services publics, au pillage de la sécurité sociale, à l’allongement de la carrière, à la chasse aux chômeurs…
A la tribune, des appels à continuer et à amplifier les mobilisations.
Francis Gomez, président de la FGTB de Liège-Huy-Waremme en appelle à une grève de 24H.
Thierry Bodson, secrétaire de l’Interrégionale wallonne de la FGTB avait, il y a une semaine, devant 2000 manifestants à Namur, appelé à rejoindre la CGSP sur les piquets, lors de la grève générale des services publics du 22 avril prochain. N’est-ce pas une occasion à ne pas rater pour en faire une grève interprofessionnelle, secteur public et privé, en front commun syndical et même un tremplin pour une grève générale?
Mais, pour renforcer cette dynamique unitaire indispensable, n’est-il pas utile de dire que la décision du secrétaire général de la FGTB, Marc Goblet, d’engager la FGTB, comme il l’a fait dernièrement, dans la campagne de l’Action Commune Socialiste, est une décision inacceptable? En effet, comme la LCR l’a écrit sur son site (article : « Non, camarade Goblet, mille fois non ») : « Sous prétexte de « rassembler les progressistes », la campagne de l’ACS fait exactement le contraire. Elle torpille l’unité d’action la plus large entre les travailleur-euse-s wallons, flamands et bruxellois, de la FGT B et de la CSC. Elle la torpille au profit d’un repli francophone sur les appareils d’une soi-disant « famille » qui n’a de « socialiste » que le nom ».
Ce mercredi, l’appel à une grève générale pour dégager Michel 1er a résonné sur la place St Lambert, en fin de manifestation.
C’est le président de la FGTB de Verviers-Communauté Germanophone lui-même, Christian Jacquemin, qui a lancé ce mot d’ordre, repris par la foule des manifestant-e-s.
Nous reproduisons l’entièreté du son discours.
« Si ce n’est pas de la base que la pression monte, elle ne viendra pas ! »
Discours de Christian Jacquemin, président de la FGTB Verviers-Communauté Germanophone.
Chers camarades,
Nous aurions toutes et tous préférer ne pas être ici aujourd’hui. Pourtant, nous sommes plus de 10 000 à être descendu dans les rues de Liège, ce 1er avril, car ce gouvernement des droites, ce gouvernement des riches ne nous en a pas laisser le choix.
Nous sommes venus lui dire que nous ne voulons pas de la société qu’il tente de nous imposer.
Nous ne voulons pas de cette politique d’austérité qui oppose les riches aux pauvres, qui oppose ceux qui ont un emploi avec ceux qui n’en ont pas, ceux qui sont d’origine belge et ceux qui ne le sont pas, ceux qui sont en parfaite santé et ceux qui le sont moins et enfin une politique qui veut opposer la jeune génération à celle de ses aînés (…).
Cela fait 30 ans qu’on nous bassine que les économies d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après-demain. Mais où sont-ils passés ces emplois. Ce qui est certain par contre, c’est qu’un saut d’index de 2% pour les travailleurs équivaut à une augmentation de 5% des dividendes à verser aux actionnaires.
Ce qui est certain également, c’est que les comptes déposés par les entreprises à la Banque nationale prouvent que pour la plupart d’entre elles, la crise est bel et bien finie. Elles ont renoué avec des bénéfices plus importants qu’en 2007 et redistribuent encore plus de dividendes à leurs propriétaires (…).
L’année dernière, nous avions défini en Front commun syndical quatre points de rupture, quatre points qui englobent l’ensemble de notre mécontentement à l’égard du programme gouvernemental et ils sont toujours d’actualité aujourd’hui, car peu de choses ont évolué dans ce sens.
Camarades, ce gouvernement n’est pas celui que nous avons voulu. Ce gouvernement continue à faire la sourde oreille aux cris des travailleurs et de la majorité de la population.
Alors, camarades, ou bien il change radicalement ou bien qu’il dégage !
Mais pour cela, il n’y a que sur nous que nous pouvons compter. Nous avons levé la pression pour donner une chance aux négociations, bien mal nous en a pris (…).
Alors, camarades, que l’on soit rouge, vert ou bleu, si on veut que cela change, si on veut que la peur change de camp, il va falloir bien plus que des concentrations de ci et des manifestations de là.
Il va falloir les frapper là où ça fait mal, c’est-à-dire dans l’économie du pays et dans les entreprises. Il va falloir passer à la vitesse supérieure, il est grands temps de passer à l’étape suivante : la grève générale.
Camarades, si ce n’est pas de la base et des travailleurs dans les entreprises que la pression monte, elle ne viendra pas.
La grève générale, si vous la voulez, il va falloir aller la chercher !
Pour terminer, à toutes celles et tous ceux qui disent que le combat est perdu d’avance, que ça ne sert plus à rien, je citerai Bertolt Brecht : « ceux qui se battent peuvent encore perdre, mais ceux qui ne font rien ont déjà perdu ».