Arès une courte nuit et un bon remontant, notre équipe militante se met en route, avec, dans les sacs à dos, un tract : « Austérité, inégalités, discriminations, expulsions, pauvreté, restrictions.. Basta ! Michel 1er, dégage ! ».
Une partie de l’équipe, renforcée par des camarades venus du Hainaut et du Brabant Wallon prend la direction du zoning des Hauts-Sarts, un haut lieu de la mobilisation syndicale ! Tout est bouclé, avec des piquets de grève à chacune des entrées de cet immense zoning. Nous approchons à pied d’un piquet qui se réchauffe autour d’un grand braséro. Un policier s’approche également : « Qui est responsable de ces pneus en flamme ». La réponse fuse : « C’est Charles Michel » ! Ambiance ! Luis, le délégué principal ouvrier FGTB de Techspace Aéro, a la situation sous contrôle. J’en profite pour l’interviewer. « Depuis des semaines, on se prépare. Nous avons tenus des assemblées syndicales, en expliquant les mesures imbuvables : tout ce qui touche à la carrière, pas seulement l’allongement de celle-ci, mais aussi les prépensions ; les nouvelles attaques contre les services publics, sur le droit de grève avec le service minimum ». D’autres délégués au piquet ajoutent le saut d’index, le blocage des salaires. « Pas question de négocier la corde avec laquelle on veut nous pendre. Ces points de rupture ne sont pas négociables », ajoute Luis. Que ce soit ce gouvernement ou un autre, ce qui nous intéresse, c’est de faire barrage aux mesures antisociales. Les 25 000 chômeurs qu’on va jeter dehors au 1er janvier 2015, ce n’est pas Michel 1r mais Di Rupo 1er. A la Région wallonne, c’est aussi l’austérité qu’on doit encaisser ». D’autres délégués au piquet ajoutent : «Notre secrétaire général de la FGTB a dit que si, après le 15 décembre, De Wever-Michel tente le coup de force pour faire passer au parlement ces mesures imbuvables, alors il faudra immédiatement réagir et durcir le mouvement. Nous tiendrons à ce que cette parole soit tenue ».
Nous allons à la rencontre d’un autre piquet. Là, on sent la colère : « Il est temps de laisser respirer les travailleurs âgés et les autres aussi, alors qu’il n’y a pas de travail pour les jeunes et on les jette même du chômage. Il faut durcir le mouvement. Ce gouvernement doit tomber. Il faudra bien mettre un jour à la place un gouvernement qui nous écoute. Si ça continue, on mettra les cagoules et on va tout casser. On en a marre ».
Petite pause à la Fabrik à Herstal, un lieu culturel de conférences, de spectacles. C’est là que le front commun syndical a installé son QG . Ca fait chaud, pas seulement le café et les croissants, mais cette expression visible de l’unité syndicale, pas si habituelle dans la région liégeoise ! L’occasion d’y rencontrer une jeune permanente de la CSC. « Pourquoi je fais grève ? Mais je n’accepte pas les décisions imbuvables de ce gouvernement totalement à droite, qui veut nous renvoyer des années en arrière par rapport à nos acquis sociaux, pour lesquels on s’est battus dans le passé. Je me bats pour qu’il n’y ait pas de saut d’index, pour que les chômeurs ne soient pas encore davantage appauvris, pour que les travailleurs et travailleuses ne soient plus les premiers à payer la crise, pour stopper toutes ces injustices. Alors, s’il faut aller jusqu’à la grève générale, il faut y aller et faire tomber ce gouvernement de la droite de droite. Je n’accepte pas non plus un gouvernement Di Rupo bis, ce n’est pas la solution. Ce qu’il nous faut, c’est un gouvernement de gauche qui respecte les valeurs syndicales. Pas d’alternatives ? Mais nous en avons au niveau syndical, en commençant par taxer les grosses fortunes ».
Nous quittons Herstal. Il nous faut traverser en voiture une partie de la ville de Liège pour rejoindre l’aéroport . Il a fallu s’armer de patience, des barrages syndicaux filtrants étant installés à plusieurs endroits. Nous avons sortis, par la fenêtre de la voiture, notre drapeau LCR « 100% à gauche ». Ce fut très utile !
Nous rencontrons sur place un piquet bien fourni où délégué/e/s et militants syndicaux de la FGTB et CSC, SETCa et CNE de l’aéroport et de TNT sont ravis de montrer ostensiblement notre tract, surtout l’affiche : BASTA ! Michel 1er dégage !
On se téléphone avec un camarade de notre équipe, qui a fait un tour du côté de Seraing où la grève fut très largement suivie, ainsi qu’au centre- ville de Liège. Une camarade enseignante, renforçant le piquet à l’Athénée de Soumagne, nous signale que sur place, après discussion avec eux, des professeurs et des élèves, souhaitant rentrer, furent convaincus de l’importance de la grève et ont fait demi- tour. Discussion intéressante également au piquet tenu au grand complexe commercial de Belle-Ile, totalement fermé par le gérant, après discussion avec les syndicalistes. Des syndicalistes, en semble FGTB et CSC souhaitant vivement que, dans le cadre de la grève nationale du 15 décembre, il y ait une manifestation en front commun dans les rues de Liège.
Une manifestation, il y en a eu une, ce 1er décembre après-midi dans les rues de Liège, regroupant près de 300 personnes du milieu associatif, de chômeur/euse/s, de différents collectifs, de syndicalistes, des organisations de la gauche radicale. Nous étions là avec notre banderole : Basta ! Michel1er, dégage !