Le jour de l’action provinciale du 1er avril, 1200 militants de Flandre Orientale et délégués de l’ABVV (FGTB) ont aussi manifesté à Gand. L’ACV (CSC) ne voulait hélas pas se joindre à la manifestation en Flandre Orientale, et a choisi d’organiser des actions symboliques ici et là dans des entreprises. La manifestation n’était sûrement pas mauvaise en ce qui concerne la participation, même si ça avait pu certainement être encore mieux. Ainsi, l’information était de nouveau arrivée très tard dans beaucoup d’entreprises et de secteurs, et de nouveau seuls les militants et délégués avaient été mobilisés. Et il n’y avait pour autant dire pas été question d’actions de grèves.
La question-clé est naturellement aussi ici : Comment continuer ? Il est vrai que dans le discours final sur le Vrijdagmarkt l’accent a été mis sur la nécessité de continuer à mobiliser, avec la remarque faite à juste titre que nous devons nous préparer à un combat qui sera probablement de longue haleine, mais il n’a pas été question de clarté sur l’étape suivante des actions, ne parlons pas d’ un vrai plan d’action.
Il faut toutefois certainement remarquer que contrairement à ce que nous avons vu dans les manifestations du front commun à Liège, Charleroi et Bruxelles, l’appel à de nouvelles actions de grève, même une grève générale, à Gand juste comme ailleurs en Flandres, s’entendait hélas beaucoup moins fort, aussi dans les rangs de l’ABVV.
Les militants sont-ils encore longtemps prêts à atterrir dans des actions symboliques ponctuées par une « promenade de santé » occasionnelle ? C’est certainement la question.
Que le mécontentement à ce sujet , sûrement aussi présent en Flandres, mène à une pression suffisante sur les directions syndicales de l’ABVV et surtout de l’ACV pour passer à un nouveau plan d’action qui ose aussi reprendre sérieusement l’arme de la grève, ou plutôt à la démoralisation et la démobilisation de l’arrière-ban syndical, dépend aussi de nous-mêmes.
La formation d’une aile gauche syndicale solide, se coordonnant en interne, organisée au-delà des frontières des deux syndicats, qui stimule le débat dans les associations, syndicats…et au besoin, ose prendre elle-même des initiatives, est plus que jamais nécessaire, si nous ne voulons pas gaspiller l’énorme énergie, investissement et persévérance de la résistance sociale dans des « négociations » désespérées qui ne rapportent rien ou dans des actions qui méritent de moins en moins ce nom.
Reportage photo :Dirk Cosyns