Après la journée d’action provinciale Bruxelles – Brabant Flamand et Wallon du 30 mars à Bruxelles, des actions syndicales provinciales ont été de nouveau menées dans le reste du pays le 1er avril.
Dans la province d’Anvers, il y a eu des manifestations à Malines et à Anvers. A Malines, environ 2.000 militants syndicaux de l’ACV (CSC) et de l’ABVV (FGTB) ont marché ensemble.
« Le gouvernement essaie déjà depuis des mois de casser le front commun syndical mais néanmoins nous nous tenons ici aujourd’hui ensemble une fois de plus. Et nous sommes furieux que le gouvernement siège encore là-bas. Que les services publics soient encore toujours attaqués et qu’il n’y ait toujours pas d’impôts honnêtes », dit Joeri Hens, secrétaire général de l’ABVV Mechelen-Kempen (Malines- Campine).
Ilse Dielen, secrétaire syndicale de l’ACV-Antwerpen (Anvers) a énuméré une fois encore les quatre points sur lesquels s’oriente la résistance des syndicats : la garantie du pouvoir d’achat et de l’indexation des salaires, le choix d’une économie durable avec la création de jobs à part entière, les moyens nécessaires pour l’extension du service public et une taxation juste, e.a. en taxant les fortunes.
Elle a signalé que ceci, après la grande manifestation de novembre, était la sixième fois que les syndicats descendaient dans la rue. « Le plus souvent ensemble, parfois séparément, mais toujours avec le même message et les mêmes exigences », dit-elle.
A Anvers, 400 militants et délégués ABVV de la Centrale Générale et du syndicat des métallurgistes ont de nouveau marché de la gare centrale vers l’hôtel de ville. La « marche sur l’hôtel de ville » est arrivée de façon inattendue devant la police anversoise. Deux agents à vélo ne pouvaient pas faire grand-chose d’autre que d’escorter les manifestants en direction de la Grand-Place.
« Dans une démocratie, les citoyens qui ne sont pas d’accord avec le gouvernement ont le droit de protester. Le pilote de ce gouvernement se trouve ici », dit Bruno Verlaeckt, président de la Centrale Générale Antwerpen-Waasland (Anvers-Pays de Waas).
Les manifestants portaient d’une part un calicot avec le slogan « Bourgmestre des riches » et une photo où Bart De Wever fêtait le patron du port Fernand Huts, et d’autre part un calicot « Economiser sur les travailleurs », avec une photo de Zuhal Demir, député NVA et président du district d’Anvers.
Tant l’action à Malines qu’à Anvers pouvaient y être, mais elles pèsent néanmoins de manière insuffisante. Les actions provinciales du 30 mars et du 1er avril, pour lesquelles les organisateurs font de nouveau essentiellement appel aux militants syndicaux et délégués au lieu d’y impliquer la population travailleuse toute entière , restent de nouveau en-dessous du niveau de la provocation. Nous constatons en même temps que la résistance est éparpillée, qu’il n’existe toujours pas de nouveau plan d’action commune.
Confrontée à un authentique gouvernement de droite et un patronat qui se sent renforcé par ça, il faut une résistance commune, massive et forte de toute la population travailleuse. Avec une alternative crédible aux plans d’austérité, dont l’exigence d’une véritable taxation de la fortune, comme présenté par des délégués ACOD-CGSP au Service Public Fédéral des Finances : une taxe exceptionnelle, substantielle ; sur les 10% les plus riches, qui fait descendre drastiquement la dette publique et donne de l’espace pour une politique gouvernementale sociale et économique, joue un rôle-clé.
Ce qui a mené au succès des actions de novembre et décembre 2014 était justement la combinaison des quatre revendications du front commun syndical et un plan d’action commun pour les arracher. La population travailleuse a participé alors massivement, les directions syndicales ont montré alors qu’elles savent organiser ces forces. Qu’est-ce qui les empêche de le faire à nouveau ?
Photos : Rafik Khalfaoui en Bruno De Wit
Action militante ABVV – Anvers