Chez Agfa-Gevaert, où, pour toute clarté, on ne fabrique déjà plus depuis une dizaine d’années des petits rouleaux de pellicules photographiques mais des systèmes spécialisés pour le traitement d’image, un projet de Convention Collective pour les travailleurs a été conclu le 7 février 2014.
Ce projet était une dégradation évidente du système existant pour la préretraite. Ce système était utilisé dans le passé par la direction pour permettre aux différentes restructurations de se dérouler d’une manière souple.
Il n’est dès lors pas étonnant que ce projet ait été rejeté à presque 70% des voix et qu’à partir du 21 février les travailleurs se soient mis en grève. Là-dessus, la direction a demandé la réconciliation. Mais la proposition du bureau de réconciliation a aussi été rejetée à près de 2/3 des voix.
Le lundi 3 mars la direction a décidé d’aller à la confrontation : à partir de 5.30 il y avait quatre huissier présents, qui voulaient remettre une astreinte de 5000 € à chaque personne qui entravait l’accès à la fabrique. La police était aussi fortement présente, avec e.a. un camion à eau.
En réaction à ça, plus de 300 grévistes présents se sont dispersés aux différentes entrées en formant de solides piquets. Si bien que les huissiers n’ont pas pu remettre leurs astreintes.
Cette situation a duré, dans une atmosphère de fureur déterminée, jusqu’à 10 h. Ensuite, à la demande du bourgmestre de Mortsel, la direction, les secrétaires responsables et la délégation concernée ont entamé des discussions.
Celles-ci ont abouti au retrait des huissiers et de la police de l’entreprise. Le groupe d’employés volontaires a aussi été renvoyé à la maison.
Les piquets sont restés en place et à partir de 15 h., une réconciliation a été organisée d’urgence. Durant la nuit du 3 au 4 mars , une amélioration financière a été mise sur papier et une solution pour le groupe de travailleurs qui attendait depuis déjà depuis un an de pouvoir partir à la prépension. Néanmoins, ce qui est sorti de cette réconciliation est encore un recul par rapport à la situation actuelle.
Entre-temps, la grève a été suspendue et un nouveau referendum sera organisé, par le ministère.
Il est évident que seuls les piquets de grévistes ont pu empêcher qu’une grève soit de nouveau sabotée par l’engagement d’huissiers et l’intimidation policière.