L’humanité produit actuellement plus de nourriture qu’il n’en faut pour nourrir tous les habitantEs de la planète. Pourtant, près de 800 millions de personnes souffrent encore de faim chronique. D’après le diagnostic de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), la faim n’est plus un problème d’insuffisance de l’offre alimentaire mondiale, mais principalement un déficit d’accès à la nourriture (pour les plus pauvres) et aux moyens de production. Par ailleurs, chaque année, environ un tiers de la nourriture produite est perdue ou gaspillée.
Mais, pour le long terme, un autre problème devient criant : la dégradation des terres. D’après la FAO, un tiers des terres arables sont modérément ou fortement dégradées à cause de l’érosion, de la salinisation, du compactage, de l’acidification et de la pollution chimique des sols. Au cours des cent dernières années, un milliard d’hectares de terres fertiles, l’équivalent de la surface des États-Unis s’est littéralement volatilisé. Les sols sont une ressource vitale pour l’agriculture, ils filtrent et nettoient des dizaines de milliers de killomètres cubes d’eau chaque jour. Les sols contribuent également à réguler les émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre, jouant une fonction fondamentale pour le climat. Une poursuite de la tendance actuelle aurait donc des effets dramatiques : «D’autres pertes de sols productifs compromettraient gravement la production vivrière et la sécurité alimentaire, amplifieraient la volatilité des prix alimentaires, et pourraient plonger des millions de personnes dans la faim et la pauvreté . »
Mais, toujours selon la FAO, le pire n’est pas fatal : la tendance peut être inversée pour autant que les pays prennent l’initiative de promouvoir des pratiques de gestion durable et l’utilisation de techniques agricoles appropriées. Autant de remèdes incompatibles avec la logique à courte vue du capital.
Source : NPA