Une campagne de solidarité avec le peuple palestinien en général et avec les professeurs et étudiants en particulier, vient d’être lancée dans les milieux académiques belges : le Belgian Academic and Cultural Boycott of Israël, BACBI. Plus de 250 académiques, appartenant à toutes les universités et plusieurs écoles supérieures des deux parties du pays ont signé la déclaration de principe du boycott. Ce faisant ils ont répondu à l’appel de la société civile palestinienne pour une campagne internationale contre la politique d’occupation de l’Etat d’Israël. Le 15 mai est pour les palestiniens le jour de commémoration annuelle de la Nakba, où des expulsions, des destructions massives et des massacres ont eu lieu en Palestine en 1948 avant la création de l’État d’Israël. C’est la période choisie pour publier la première liste de signataires de cet appel.
Avec les dernières élections israéliennes et la formation d’un gouvernement d’extrême droite, les chances d’une paix juste avec les Palestiniens venant de mouvements internes à Israël sont réduites pratiquement à zéro. Les déclarations de Benjamin Netanyahou et son nouveau gouvernement sont très explicites à ce sujet. Plus que jamais, il faudra que l’Etat d’Israël soit mis sous pressions venant de l’extérieur. Un boycott international représente un moyen non-violent et judicieux. Comme ce fut le cas avec du régime d’apartheid en Afrique du Sud, un boycott peut avoir un impact sérieux. Il a pour but de mettre fin aux violations israéliennes continues du droit international et des droits de l’homme.
Les signataires se déclarent prêts à boycotter les institutions israéliennes. Ils s’abstiendront de participer à toute forme de collaboration institutionnelle et ils invitent leurs collègues belges à faire de même. Ils considèrent en effet que ces institutions se font complices de la politique d’apartheid et d’occupation envers les Palestiniens, par leur silence mais surtout par leur collaboration active avec l’armée et l’industrie d’armement. Conformément à l’appel des collègues palestiniens (PACBI), le boycott ne vise donc pas individuellement les académiques, professeurs et chercheurs, israéliens. Tout au contraire, une collaboration et un dialogue constructifs avec eux sont encouragés. Ils insistent avec force qu’ils condamnent inconditionnellement toute forme de racisme et d’antisémitisme. Ils rejettent l’amalgame qui est fait sans cesse entre l’antisémitisme et la critique envers la politique de l’État d’Israël.
Le BACBI s’associe à la campagne internationale de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS), qui prône entre autres le désinvestissement en Israël des sociétés multinationales. De plus, le BACBI demandera que les instances belges et européennes condamnent la politique israélienne d’occupation de manière ferme et efficace. Il faut que soit mis fin au traité européen d’association avec Israël et au traitement préférentiel régissant de nombreux domaines. Il est grand temps à dire halte de manière non-violente à la politique violente d’apartheid, au Mur, aux checkpoints, au déracinement des oliviers, aux emprisonnement et punitions collectives de la population, aux expulsions, aux démolitions et aux confiscations de terres toujours mises en œuvre par la colonisation de la Cisjordanie et à Jérusalem Est, à la répression impitoyable, à l’incarcération d’enfants, au blocus et aux attaques périodiques meurtrières contre Gaza, en un mot : il faut mettre fin à la politique israélienne qui s’est développée impunément aux dépends des palestiniens depuis déjà 67 ans.
Les premiers signataires de cet appel invitent leurs collègues à les rejoindre.
Publié dans Le Soir du 19 mai 2015, sous le titre « Appel pour un boycott des institutions académiques en Israël.