Ça devient, petit à petit, une image familière. Des canons à eau, des fourgons de police et des huissiers à un piquet de grève.
Tandis que le mardi 22 avril, à la demande d’Essencia, l’organisation patronale du secteur chimie, la délégation syndicale de Lanxess Rubber se trouvait dans une énième réunion de conciliation à Bruxelles, il y avait un déploiement d’un canon à eau et de nombreux fourgons de police autour de la firme.
L’intervention d’huissiers n’était pas possible parce que le tribunal de première instance avait rejeté une tentative précédente d’imposer une astreinte financière à six grévistes.
La direction de Lanxess Rubber avait en effet refusé elle-même aux travailleurs l’accès à la fabrique.
L’enjeu de tout ça : faire voir dans la presse qu’un groupe très limité de travailleurs volontaires pouvaient aller à la porte pour y montrer que pour la deuxième fois, la direction leur refuserait l’accès à l’entreprise. Le mieux tourné en quelque sorte.
Deuxième enjeu : espérer que le piquet de grève peut être provoqué pour encore pouvoir revenir au scénario un : la possibilité d’imposer des astreintes financières.
Troisième enjeu : espérer provoquer la délégation syndicale pour qu’elle quitte la réunion de conciliation et entre ainsi en conflit avec sa propre base. Du côté de qui se trouve la raison ?
Encore une fois, le mieux tourné en quelque sorte. : ce sont des professionnels à l’œuvre ici. Probablement engagés pour des montants convenables. Personne ne travaille gratuitement.
Malgré ces provocations et les provocations qu’il y avait déjà eu précédemment, la conciliation donne finalement une avancée avec une proposition qui concerne essentiellement deux éléments :
– Le premier point est élémentaire, et je l’écris en Latin, la seule langue que Bart De Wever et ses clients du VOKA comprennent vraiment (j’espère) : « Pacta sunt servanda ». C’est-à-dire : « les accords doivent être respectés ». En dépit de toutes les provocations de la direction de Lanxess Rubber, ceci est un principe élémentaire de relations civilisées entre les gens et les groupes de gens.
-Il faut mettre du pain sur la planche. L’enjeu de toute négociation de convention collective de travail (CCT) tourne autour de l’amélioration des conditions de salaire et de travail de ceux qui créent cette prospérité par leur travail quotidien.
La proposition du bureau de conciliation est actuellement soumise au vote. C’est aux travailleurs de Lanxess Rubber de se prononcer à ce sujet. Et à eux seuls.
NDLT : la proposition a entretemps été approuvée par le personnel.
Traduction : Michèle Marteaux