Ce mardi soir (03 mars) le Conseil Communal de Mons avait du pain sur la planche : en entrée de jeu une interpellation citoyenne (syndicale en l’occurrence, la CSC) et deux motions déposées à propos du TTIP. On ne peut pas dire que le débat ait été d’un très haut niveau. Mais il est pourtant riche en enseignements.
Pertes de mémoire
Le bourgmestre retrouvé, le sieur Elio Di Rupo semble avoir perdu la mémoire. Il souhaite amender la motion d’Ecolo pour renvoyer le débat vers une commission qui pourrait entendre l’éclairage des « experts » qui négocient pour la Belgique et l’Europe ce fameux traité transatlantique. Il semble donc avoir oublié qu’il n’y a pas si longtemps il était le principal responsable du pays (après sa Majesté) et donc qu’il a déjà du se faire expliquer la chose par ses experts amis. Et nul doute que comme président du Parti socialiste, poste lui aussi reconquis, il a dû, depuis, parfaire ses connaissances sur le sujet. Ses condisciples sur les bancs socialistes du Conseil Communal ont sans doute été abreuvés de toute la science de cet excellent pédagogue qu’est monsieur Di Rupo. D’ailleurs tout instruits qu’ils sont, aucun d’entre eux n’a posé la moindre question, n’a émis la moindre demande d’approfondir l’affaire.
Perdu la mémoire, car le bourgmestre a même oublié que 13 mois à peine se sont écoulés depuis qu’il avait interdit, à l’intérimaire qui lui tenait la place au chaud, d’accepter que le Conseil Communal aborde des sujets n’ayant pas un lien direct avec les compétences strictement communales. Il a fallu un petit plaisantin du MR pour rappeler cette « jurisprudence » au premier ministre de la Ville ce mardi et le mettre en garde de ne pas fourrer son index dans cet engrenage.
L’année dernière, Monsieur Di Rupo était premier ministre et il couvrait Maggie Deblock dans sa politique d’asile inhumaine même quand elle voulait renvoyer les réfugiés de guerre afghans dans leur pays si sûr que les soldats belges y sont encore en opération. L’année dernière Monsieur Di Rupo assumait totalement les mesures d’exclusion massive des chômeurs. L’année dernière, son cœur ne saignait pas, ses nuits étaient calmes, en son absence, ses (petits) soldats montaient la garde pour que règne le bon ordre au Conseil Communal.
Un aveu
En acceptant d’entrer dans la discussion sur le TTIP, même si c’était pour l’encartonner aussitôt, la majorité n’a-t-elle pas montré son vrai visage, celui qu’elle cachait derrière des arguments procéduriers pour refuser d’aborder deux questions fondamentales : celle des réfugiés et celle du chômage de masse.
Cachez ces pauvres, ils nous empêchent de dormir.