Depuis le mois d’octobre, la direction de l’hôpital Saint Pierre voulait changer les horaires dans les services d’hospitalisation. Parmi d’autres, la mesure la plus controversée concernait les équipes du soir qui devraient finir à 21h30 plutôt qu’à 20h30.
La direction a commencé par imposer tout de suite ces nouveaux horaires dans quatre services où les travailleuses ne se plaignent jamais publiquement par crainte des représailles de leur responsable. L’argument principal pour faire passer la pilule était que ces horaires seraient favorables aux veilleuses car il y aurait plus d’aide au début de la nuit, ce qui serait aussi favorable aux patient… Bref : que du bon !
Mais, dès le départ, les travailleuses savaient que ce changement allait avoir un impact très négatif pour leur qualité de vie, qu’il allait falloir travailler moins d’heures par jour mais finir plus tard, ce qui limite le temps de repos, complique la conciliation entre vie privée et professionnelle et, en conséquence, augmente encore les risques de burn-out. En plus, c’est surtout de la charge de travail trop lourde que pâtissent les soins des patients et le changement d’horaires n’allait rien améliorer à ce propos.
Après une première assemblée générale de tout le personnel soignant qui a rencontré une bonne participation, les travailleuses ont spontanément lancé une pétition contre les nouveaux horaires. Plus de 250 collègues de tous les services l’ont signée ! La direction a alors convoqué les organisations syndicales pour, soi-disant, ouvrir la concertation au sein d’un groupe de travail. Tandis que la direction du nursing voulait maintenir les nouveaux horaires, sans même accepter les propositions « intermédiaires » des responsables de service, nous avons été l’unique syndicat à défendre les propositions et les revendications des travailleuses.
Avant la fin de l’année, les deux service de gériatrie ont reçu leurs horaires pour février… avec les nouveaux horaires. Les travailleuses ont fait à nouveau appel au syndicat. Nous leur avons expliqué la situation : le temps de la concertation était terminé et faillait passer à l’action. Le personnel s’est montré très ferme, déterminé à ne pas prester ces horaires et bien disposé à se mobiliser. Nous nous sommes donné rendez-vous en janvier pour préparer des actions sur base d’un petit calendrier de mobilisations qui commençait pour un arrêt de travail dans les deux services et une grève d’une demi-journée la semaine suivante pour préparer une nouvelle assemblée générale. Le problème ne concernait pas que ces deux services ; d’autres allaient y passer aussi. Il fallait élargir la mobilisation à l’ensemble du personnel.
La direction a tenté une dernière fois de convaincre les travailleuses des avantages des nouveaux horaires. Maiselles ont maintenu leurs revendications, cette fois avec un préavis de grève et d’action qui avait été déposé par le syndicat pour tout le mois de janvier. Face à cette résistance, la direction de l’hôpital a finalement décidé de reculer et de retirer la proposition de nouveaux horaires pour les services d’hospitalisation.
C’est une belle victoire, qui a été possible grâce à la détermination à agir à la volonté d’élargir le conflit. Félicitations à toutes ! Chaque fois que nous rentrerons chez nous à l’heure habituelle, nous pourrons nous rappeler que c’est grâce à l’action des travailleuses et au syndicat que nous conservons nos droits.
Source : http://www.infoskes.be/