Le mois d’août dernier a été marqué par les explosions survenues dans le port chinois de Tianjin. La société Ruhai Logistics, dont les entrepôts ont explosé, n’avait reçu l’autorisation de manipuler des matériaux dangereux que le 23 juin 2015… alors qu’elle fonctionnait depuis 2012. L’entreprise avait aussi été dispensée par les autorités portuaires de tout contrôle de l’organisme normalement compétent. La bienveillance des autorités ne tenaient pas simplement au poids économique de la société mais au fait que Li Liang, son principal actionnaire, est le neveu d’un ancien membre du bureau politique du PC chinois…
Un réseau analogue de complaisances et de corruption se retrouve dans le « tsunami de boue », déclenché au Brésil par la rupture le 5 novembre dernier de deux barrages servant à retenir les déchets d’exploitation de la mine de fer Germano, exploitée par l’entreprise Samarco, filiale de deux géants miniers : la société anglo-australienne BHP Billiton et la brésilienne Vale. Depuis des années, des mouvements sociaux soulignaient les dangers de ce type de barrages et les lacunes des mécanismes de contrôle.
Ivan Valente, député brésilien du PSOL (gauche radicale) a écrit que, dès que furent diffusées les premières images de la catastrophe, une propagande massive pour en rejeter la responsabilité sur des facteurs naturels a été déclenché. Pour sa part, le gouvernement fédéral brésilien a mis trois semaines à réagir et à annoncer une plainte en justice. Vale est en effet une composante importante de l’oligarchie économique brésilienne. Lors de la dernière élection présidentielle en 2014, la multinationale a fait une donation d’environ 17 millions d’euros aux principaux partis politiques. La coalition au pouvoir, formée par le Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB, centre droit) et le Parti des travailleurs de la présidente Dilma Rousseff, en a perçu les deux tiers. La majorité des députés membres de la commission qui étudie la réforme du code minier brésilien ont profité des largesses du secteur minier lors de leurs campagnes électorales.
Au-delà de ces deux cas, ce sont bien les liaisons incestueuses entre le grand capital privé et les administrations qui devraient les contrôler ainsi que les dirigeants politiques, qui provoquent ou aggravent les catastrophes dites environnementales.
Source : NPA