Bruxelles, le 26 novembre 2015 Ce vendredi 20 novembre, une conférence sur la Syrie a été interdite, suite à une décision unilatérale du bourgmestre de Saint-Gilles, Charles Picqué. Cette activité, organisée au Pianofabriek par l’asbl Formation Léon Lesoil (FLL), était jugée « à risque » dans un climat tendu mais encore en alerte niveau 3.
Cette censure nous a choqué-e-s. Elle est inacceptable! Particulièrement dans ce contexte, il est légitime, salutaire et responsable de chercher à comprendre ce qui se passe, en s’informant notamment sur la guerre en Syrie auprès de sources fiables et au fait. Il est légitime, salutaire et responsable de discuter de ce que nous pouvons faire, à notre niveau, en hommage à toutes les victimes, en France, en Syrie, au Liban, au Mali, … et pour marquer notre solidarité contre la terreur, la guerre, le racisme et le totalitarisme.
Nous ne sous-estimons pas la menace terroriste. Mais la surenchère sécuritaire ne permettra pas de l’anéantir. Assigner les citoyen-ne-s à résidence en leur interdisant de penser, de discuter et de se mobiliser, fermer les écoles, les établissements sportifs et culturels, les stations de métros pour placer des centaines policiers et de soldats armés dans les rues, n’est pas une solution mais une manière d’entretenir un climat de terreur dans lequel il devient encore plus facile de nous faire accepter tout et n’importe quoi.
En poussant cette logique sécuritaire jusqu’au bout, il faudrait alors interdire toute activité publique, par définition potentiellement à risque puisqu’exposée à une « menace sérieuse et imminente ». C’est ce qui nous amène, par l’absurde, à interdire symboliquement aujourd’hui la tenue du Conseil Communal pour garantir la sécurité des membres de cette assemblée élue.
A travers les autorités communales, nous interpellons l’ensemble des décideurs politiques du pays. La lutte contre le terrorisme ne peut pas justifier l’imposition d’un état d’exception, sans aucun contrôle démocratique sur les prises de décisions et avec une interdiction de toute mobilisation sociale (comme les rassemblements citoyens à Molenbeek, le rassemblement à l’occasion de la COP 21 à Ostende,…). Il y a en effet urgence : une urgence démocratique, sociale et écologique pour contrer le totalitarisme, les injustices et la destruction de la planète !
Des citoyen-ne-s responsables
Avec le soutien de la LCR-SAP, NavBel, la campagne Stop-répression et des JOC-Bruxelles