Ce samedi 22 mars, nous avons assisté à l’église du Béguinage à la projection d’un film sur la lutte des sans-papiers en 2006 qui avaient alors occupé une autre église à Ixelles.
Lors de cette projection, nous avons remarqué de fortes similitudes avec la lutte d’aujourd’hui : même organisation, même logistique, mêmes tensions suite aux grèves de la faim, … Des sans-papiers qui vivaient depuis plusieurs années en Belgique se sont organisé.e.s en collectif, et ont souffert pendant des mois pour, au final, obtenir leurs papiers.
Plusieurs intervenant.e.s ont participé au débat qui suivait la projection : Oscar Flores (CRER), Zoé Genot (Ecolo), Jean-François Tamellini (secrétaire fédéral FGTB) et Michael Verbauwhede (PTB). Tou.te.s étaient d’accord pour souligner la victoire de 2006.
Nous les avons interpellé.e.s sur le fait que les schémas de lutte se reproduisent. Est-il efficace de reprendre le combat à zéro à chaque occupation et/ou à chaque lutte de sans-papiers ? Faut-il toute cette souffrance pour « mériter » qu’on les soutienne ? Nous pensons qu’il est temps de s’attaquer aux fondements du problème en permettant la libre circulation et d’installation des personnes et l’ouverture des frontières.
Zoé Genot, dans un raccourci étonnant, nous a alors assimilés aux « ultra-libéraux ». C’est d’autant plus étonnant que c’est bien son parti, Ecolo, qui s’est englué depuis des années dans la gestion capitaliste et a voté les traités européens « ultra-libéraux » qui gravent dans le marbre la libre circulation du capital et des marchandises… Pour nous, il est évident que l’ouverture des frontières n’est pas une mesure isolée qui se suffirait à elle-même, mais qu’elle s’inscrit dans un programme de rupture plus large pour révolutionner notre société et abattre le capitalisme.
Jean-François Tamellini et Michael Verbauwhede ont parlé de radicalisation en supprimant les centres fermés. Cette suppression est certes nécessaire mais pas suffisante. En effet, la liberté des sans-papiers serait un début mais pas la solution à la misère dans laquelle ils/elles vivent. Même dans des centre « ouverts », les sans-papiers resteront sans droits face aux possédants de notre pays.
Quoi qu’il en soit, la lutte contre l’Europe forteresse continue !
Correspondant.e.s LCR et JAC