Depuis peu de temps (suite au reportage de Sofie Peeters, « Femme de la rue » et à des agressions homophobes), la Ville de Bruxelles a décidé de sanctionner (avec les fameuses “sanctions administratives communales”, ou SAC) « tout acte relevant du sexisme ou de l’homophobie ». A première vue, on pourrait penser que c’est une bonne chose. Mais d’emblée une série d’objections se soulèvent : premièrement, qu’entend-on par sexisme et homophobie? Comme le pointe Irène Kaufer (dans son article « Une loi antisexiste, oui mais… » paru dans le Politique de septembre-octobre), il y a un côté restrictif à ces définitions, car on suppose qu’il y a une ou des victime(s) et auteur(e)(s) bien identifiés, alors qu’on peut se sentir agressé dans sa dignité de bien des manières (par exemple à travers la pub). Comme pour toutes les SAC, on est dans le domaine de l’arbitraire : à partir de quand considère-t-on qu’il y a sexisme ou homophobie ? Mais surtout, outre qu’elles n’ont aucun effet (on constate déjà que très peu de plaintes sont déposées et que les amendes ne sont pas payées), le premier argument à opposer contre ces amendes est le même que celui adressé contre toutes les SAC : ce n’est pas par la répression qu’on pourra lutter contre le sexisme et l’homophobie! S’il existait une réelle volonté de les combattre, il faudrait se tourner en premier lieu vers l’éducation.