Né Julien Weiss, Jâlal Eddine est mort à Paris en début d’année à l’âge de 61 ans. Sa maison d’Alep était occupée par des combattants syriens qui continuaient à correspondre avec lui sur son lit d’hôpital…
Jâlal, d’abord attiré par l’oud, devint un génie créatif du qanûn (la cithare sur table orientale) et du répertoire savant arabo-musulman. Il rencontre dans les années 70 les maîtres égyptiens, tunisiens, turcs, libanais, syriens et irakiens, puis il rencontrera Mounir Bachir (« son père spirituel », disait-il) en 1984 au Maroc, et composera en son honneur en 1986, Suite bagdadienne. Il se convertit à l’islam sous le nom de Jâlal Eddine en hommage au maître soufi Jâlal Eddine Rûmi.
Sa formation orchestrale et scénique, l’ensemble Al-Kindi, a parcouru le monde entier, seule ou pour accompagner les plus grandes voix du récital du chant profane. La dernière création de Jâlal (Stabat Mater Dolorosa) fut donnée au Maroc en 2011, puis aux Nuits de Fourvière en juin 2013.
Tous ses enregistrements chez Harmonia Mundi (1) sont épuisés en ce moment, mais se trouvent à prix d’or sur le marché d’occasion. En attendant les rééditions annoncées, vous pouvez écouter un large extrait de Mater Dolorosa sur Youtube ou un hommage à la Syrie sur Dailymotion.
1 – En particulier, Liturgie soufie de la Grande Mosquée des Omeyyades par l’ensemble Al-Kindi, double CE paru en1999.
Source : NPA