Nous sommes à un tournant dans la lutte des sans-papiers. Ils/elles ont compris qu’ils pouvaient s’organiser et prendre les décisions eux-mêmes, en bénéficiant de notre soutien total
Ce dimanche 3 mai, nous étions 2000 avec et (surtout) sans-papiers dans la rue suite à l’appel de la « Coordination Des Sans-Papiers » pour la régularisation de tou.te.s les sans-papiers, la suppression des centres fermés, la liberté de circulation, l’arrêt des expulsions et de la criminalisation des migrant.e.s ainsi que la fin du racisme d’Etat. Nous sommes parti.e.s de la place Stalingrad jusqu’à l’office des étrangers où les différents collectifs de sans-papiers ont pris la parole.
Ce succès nous a à nouveau montré l’importance de l’autogestion et de l’auto-émancipation. La manifestation du 3 mai a rassemblé beaucoup plus de monde que toutes les manifestations sur ce thème des derniers mois. Cette lutte est celle de tou.te.s mais il est essentiel que ce soient les premières personnes concernées qui la prennent en main. C’est donc le but de la coordination qui regroupe tous les collectifs de sans-papiers en lutte et qui essaye de s’élargir encore plus loin que Bruxelles. Grâce à cela, des collectifs de sans-papiers de Saint-Nicolas, Anvers, Liège, … sont venus avec des bus rejoindre la manifestation à Bruxelles.
Nous avons aussi pu remarquer qu’il est possible de mobiliser beaucoup de monde avec des revendications aussi radicales que celles de cette manifestation. Depuis des mois des soutiens des sans-papiers leur demandaient d’être « réalistes » et donc, de baisser les revendications pour une catégorie de personnes plus restreintes, qui exclurait donc d’autres sans-papiers. Cette manifestation a démontré que des revendications plus radicales peuvent rassembler.