Nous nous trouvons au milieu de semaines de grande importance. Au cours de cette campagne électorale, des contradictions multiples se font jour tout comme de nombreux projets différents. La lutte politique qui se déroule actuellement condense des batailles de nombreuses années, des conflits sociaux de longue durée. De fait, ces élections ne sont pas justes des élections de plus. L’importance de cette bataille électorale se reflète dans la nervosité des porte-parole des élites économiques, politiques tout comme au sein de la société civile. Les attaques paniquées qu’expriment chaque jour ces grandes entreprises que sont les moyens de communication constituent une bonne démonstration de cela: les citoyens voteront mal! Les radicaux sont à nos portes!
Ces élections sont historiques parce que, pour la première fois depuis longtemps, une force qui représente les aspirations au changement des gens est en position de les gagner. Unidos Podemos [front électoral constitué de Podemos, des listes de convergence dans différentes communautés autonomes, d’Equo et d’Izquierda Unida] est l’expression de la prise de conscience du fait que l’économie ne peut continuer d’avoir pour signification des bénéfices pour un petit nombre et l’exploitation de la majorité, que la démocratie ne se réduit pas à l’acte de voter, que nous avons le droit de bâtir une vie en jouissant d’un certain nombre de garanties fondamentales.
Ces revendications sont légitimes et raisonnables. Mais elles ne pourront être satisfaites qu’au travers de la lutte. Personne ne nous en fera cadeau. Il est indispensable de les conquérir au moyen de victoires électorales, de mobilisations sociales ainsi que par l’auto-organisation populaire autonome. Contre les corrompus, contre les banques, contre les institutions européennes dirigées par des fanatiques des coupes budgétaires et de l’austérité ainsi que – pourquoi ne pas le dire? – contre un certain sens commun qui nous a été inculqué pendant des décennies, un sens commun selon lequel nous ne pouvons rien faire d’autre que d’entrer en concurrence avec les autres travailleurs, qu’il n’est pas possible de changer les choses.
Notre combat est politique, économique et culturel. C’est une lutte de longue durée. Les enjeux sont aussi élevés à court terme: remporter ces élections est un premier pas indispensable pour commencer à faire de ses revendications des réalités. Le PP, le PSOE et Ciudadanos constituent un bloc politique qui, si n’est pas monolithique, a pour objectif le maintien du «statu quo», d’assurer la poursuite des politiques d’austérité accompagnées d’une limitation des droits et d’un approfondissement du tournant autoritaire qui relègue la démocratie au statut d’une simple question formelle. Leur défaite serait une victoire de nos aspirations. Notre victoire est une opportunité pour que nos rêves commencent à prendre forme.
Anticapitalistas lance un appel pour une participation active à cette campagne. Chaque vote, chaque meeting, dans chaque quartier, dans chaque entreprise, notre force réside dans notre capacité à atteindre les lieux que les grands appareils des partis ne peuvent accéder, car nous ne sommes pas un corps étranger, car nous faisons partie des personnes qui travaillent. Le temps d’une grande mobilisation populaire pour défaire les partis des élites est venu. Nous devons nous préparer pour les défis qui suivront la victoire.
Pour cette raison, c’est le moment de voter Unidos Podemos et, simultanément, de s’organiser partout où cela est possible. C’est le moment de gagner les élections et de commencer à tout changer.
(Déclaration des Anticapitalistas, publiée le 8 juin 2016, traduction A L’Encontre)