Rappelez-vous, c’est ce que scandaient les supporters français lorsque l’équipe de France avait battu le Brésil en coupe du monde de foot en 1998. Aujourd’hui le front commun syndical vient de marquer un troisième but car la 3e journée de grève provinciale (Bruxelles et les deux Brabants) a connu un vif succès.
Dès le dimanche 7 décembre à 22 heures, les piquets de cheminots ont stoppé toute circulation sur le réseau SNCB de Bruxelles et du Brabant. Et comme la plupart des lignes passent par Bruxelles, une partie majeure du rail a été paralysée. Aucun train international non plus : ni Thalys, ni Eurostar.
Le matin du 8 décembre, pas le moindre bus, ni tram, ni métro. La grève a été totale à la STIB, alors que bien souvent dans le passé, le dispatching tentait de faire rouler quelques rares rames de métro conduites par des chefs subalternes. Aucun bus des TEC ni de Lijn n’a circulé à Bruxelles ni dans les deux provinces de Brabant.
A l’aéroport de Bruxelles-National la moitié des vols a été annulée. De plus, comme les bagagistes étaient en grève, les passagers qui ont embarqué n’ont pu emporter qu’un bagage à main. Ryanair, la compagnie low cost qui engage de manière sauvage son personnel low cost (comme s’il travaillait en Irlande), avait maintenu ses vols au départ de Bruxelles et fait venir d’un autre aéroport des bagagistes pour charger ses propres avions. Résultat : un piquet a bloqué ces vols et les avions de Ryanair (« qui arrivent toujours à l’heure ! ») ont pris 4 heures de retard !
Des centaines de piquets ont été organisés devant les entreprises à Bruxelles et dans les deux Brabant. Impossible de tous les énumérer. Des barrages filtrants ont été installés sur les grands axes routiers menant à Bruxelles. Résultat : en ville la circulation automobile était très fluide. Au centre ville, des piquets de grève ont circulé rue Neuve pour demander aux enseignes qui étaient ouvertes de fermer leurs portes.
A la RTBF, les émissions ont été remplacées par de la musique en continu, à l’exception des journaux d’information. A la VRT, les piquets de grève étaient plus durs car personne n’est entré.
Cette troisième journée de grève, très bien réussie, montre que le mouvement ne faiblit pas et que la grève générale nationale du 15 décembre va battre tous les records en ce qui concerne le nombre de grévistes.
A noter les gesticulations absurdes des fédérations patronales qui d’une part tentent de minimiser outrancièrement le nombre de grévistes et d’autre part se lamentent parce que la grève aurait provoqué la perte de centaines de millions. Sur RTL, la chaîne privée qui utilise désormais un drône pour filmer du ciel les piquets de grève, l’info s’est muée en véritable campagne d’intoxication antigrève : « grogne syndicale », « prise d’otages », « droit de travailler », « grève sauvage », etc. : tous les clichés de la panoplie antigrève y sont passés. A vomir !
Toute cette propagande médiatique ne pourra empêcher le mouvement de continuer. Nous allons vraisemblablement vers une grève massive dans tout le pays le 15. Vu l’impitoyable gouvernement en face, se pose déjà chez de nombreux.se.s travailleur.se.s en lutte la question de ce que l’on fera après. Quoi qu’il en soit, nous sommes dans un mouvement historique et nous devons tout donner pour gagner !
Piquet STIB
Piquet SNCB
Piquet SEAT
Piquet DELTA
Piquet Anderlecht
Piquet Audi
Piquet IMTECH
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