Je déteste les gens qui s’appuient sur une citation quelconque pour mettre en relief leur article. Comme si ça avait un sens… Vous me voyez mettre ici, pour appuyer mon propos, un truc comme «On [La France] ne peut pas accueillir toute la misère du monde » ? Il ne faudrait pas une minute pour qu’un gauchiste vienne y mettre son grain de sel, du style « vous avez oublié la 2ème partie de cette phrase de Michel Rocard « mais elle doit en prendre sa part ». Il pousserait sans doute le vice jusqu’à rappeler la date et les circonstances de cette déclaration « en février 1989 lors du 50ème anniversaire de la Cimade ». Et pour fignoler un peu et finir par m’énerver, ajouterait le commentaire postérieur de Rocard lui-même : « Prononcée par moi en 1990 [en réalité en 1989] la première partie de cette phrase a eu un destin imprévisible […]. Au point qu’aujourd’hui cette phrase […] est séparée de son contexte et sert de caution tous azimuts pour légitimer l’application, sans aucune considération des droits de la personne humaine, des impitoyables lois Pasqua de 1993 ».
Je ne veux pas de ce genre de commentaire, donc je m’abstiens de répéter ce que d’autres ont dit à tort et à travers avant moi.
D’ailleurs il ne faut jamais citer des socialistes, ils ne sont pas fiables. Vous imaginez la honte, après avoir cité Elio Di Rupo: « À force de dire des choses excessives, vous conduisez les citoyens vers l’abîme. Le PS a réussi à former un gouvernement et nous travaillons dans un pays qui est encore debout » (à la réception de nouvel an donnée à Mons par Elio Di Rupo le dimanche 15 janvier 2012), de voir un Jean-Pascal Labille, ministre socialiste de Di Rupo qui fâche les patrons flamands, « à force de dire des choses excessives ». Même le très vénérable Karel Vinck (75 ans, certes un repris de justice – il est condamné à trois ans de prison avec sursis pour homicide involontaire quand il était à la tête d’Eternit Italie – mais néanmoins ex patron de Bekaert, l’Union Minière, la SNCB et Umicore, bref un type pondéré qui « parle de Jean-Pascal Labille comme d’un « homme dangereux », qui ne sait pas ce qu’est une entreprise. « Dans la vie d’une entreprise s’appliquent d’autres règles de base que celles, idéologiques, auxquelles certains politiciens et partis prêtent serment » [1]
Je reste donc prudent avec les citations. Des citations, j’ai les miennes, et un fameux stock. Je les garde. J’ai dit.
—Edgard
[1] Le Soir – 24/12/2013