Après l’assassinat de Rémi dans la nuit du samedi 25 octobre et les premières manifestations de colère dimanche et lundi, le Tarn a vécu une semaine dense de mobilisations et de répression toujours plus vives de la part des « forces du désordre »…
Vendredi 31 octobre à Albi, des centaines d’opposantEs pacifistes ont rappelé aux éluEs du conseil général, réunis en assemblée extraordinaire, qu’ils ne pouvaient pas décider d’un deuxième passage en force tout en scandant « Carcenac démission ». La détermination de la mobilisation aura gagné cette première manche : le conseil général, sans vote ni débat, a décrété la suspension des travaux et renvoyé la balle au ministère de Ségolène Royal…
Les opposantEs sont déterminés à poursuivre la mobilisation jusqu’à l’arrêt définitif du chantier et la fin des provocations et violences policières.
Dans la rue pour Rémi, contre le barrage
« Justice pour Rémi », « libérons nos camarades », « non au barrage », « relaxe des militantEs et des inculpéEs », « Non à la violence »… tels sont les slogans les plus souvent repris. De nombreuses manifestations pacifiques en hommage à Rémi et contre ces violences ont encore lieu un peu partout.
Nous condamnons les provocations policières qui, en quadrillant les lieux de rassemblement, les parcours des manifestations, les villes et villages autour de Sivens et au-delà, par les multiples interpellations, contrôles, arrestations et gardes à vue, exacerbent la colère et ne favorisent pas le retour au calme. Ainsi à Toulouse, c’est un véritable dispositif militaire qui a été organisé par la préfecture de Haute-Garonne et la mairie de Toulouse, pourchassant les manifestantEs jusque tard dans la soirée de samedi.
Qui nous protège de la police ?
Le ministre Cazeneuve a « suspendu » l’usage des grenades explosives, il faut aussi interdire les bombes lacrymogènes et les flash-balls qui font aveuglément de nombreuses et nombreux blesséEs. Nous exigeons le désarmement de la police pour en finir avec les violences et les crimes policiers.
Et il en va de la responsabilité du gouvernement que le droit de manifester puisse s’exercer, ce qui n’est pas le cas !
Dimanche 2 novembre, l’appel à une marche silencieuse sur le site même de Sivens a été largement entendu par plus de 2 000 personnes, avec sit-in pacifique sur le lieu du décès de Rémi, des fleurs et plantations symboliques. Et pour une fois depuis bien longtemps, pas de flics… donc pas de violences !
Les diverses composantes de la mobilisation appellent toutes à la « non-violence » et dénoncent les exactions souvent provoquées par des infiltréEs de la police ou de l’extrême droite , comme ceux qui se sont vantés d’avoir pu, cagoulés, inciter à des provocations. Elles dénoncent pareillement le dispositif répressif qui ravive les légitimes colères des opposantEs et exigent la fin de cette répression. Les appels à l’apaisement se multiplient.
Tous les week-end, mobilisation !
Convoquée mardi par Royal au ministère, la réunion au sommet a abouti à l’idée qu’ « un ouvrage sera fait« … Pourtant, tout doit doit être fait pour un examen en profondeur des alternatives possibles, en y associant les populations locales, et notamment les 200 agriculteurs de la zone pris en otage par la FNSEA, les associations et tous les syndicats agricole.
Pour nous, il s’agit de répondre aux problématiques de l’eau, par un projet respectueux d’une agriculture non productiviste, de proximité et protectrice de l’environnement. La réhabilitation du site fait aussi partie du débat : « faire vivre le Testet »…
L’appel est lancé pour une mobilisation au moins tous les week-end afin d’obtenir gain de cause, avec calme et détermination : l’abandon du projet de barrage ; l’étude de solutions réellement alternatives ; une autre politique agricole ; contre les conflits d’intérêts ; contre les violences policières et la criminalisation des mouvements sociaux ; contre les armes qui tuent les manifestants ; pour la relaxe des militantEs et des inculpéEs…
Pour que justice soit rendue à Rémi.
Source : NPA