Malgré le temps exécrable, environ 20.000 personnes ont pris part à la Grande Parade de Hart Boven Hard (le Cœur au-dessus de la Rigueur) et Tout autre Chose. Un succès bien mérité qui a fait chaud au cœur.
Beaucoup d’organisations de la société civile, principalement de Flandre mais aussi de la Belgique francophones, du Patro et des Scouts jusqu’aux des associations de pauvres, de l’association des Bibliothèques Flamandes jusqu’à des gens sans papiers en action, mais aussi les syndicats, différents partis politiques (nous avons vu des délégations d’Ecolo, Groen, du PS, du s.p.a, et des Jeunes socialistes, du PTB-PVDA, du PSL-LSP, Rood, Podemos, Syriza, la LCR-SAP…) et beaucoup de citoyens en colère avaient clairement très fortement mobilisé. Les organisateurs avaient bien demandé aux organisations politiques d’être présentes avec discrétion. Mais le plus grand mérite revient naturellement à Hart boven Hard lui-même comme mouvement, « nom » et « idée » qui ont remué les esprits et les cœurs de beaucoup.
Que ce soit encore une fois clair : si 20.000 personnes marchent un dimanche sous la pluie ruisselante contre la politique de droite, après avoir souvent été en action durant des mois avec les syndicats, c’est que le mécontentement face à la politique asociale antidémocratique est profond, très profond, tout comme l’aspiration à une alternative qui défend les intérêts de la grande majorité de la population. Quelque chose aussi que Wouter Hillaert, porte-parole de Hart boven Hard, a bien exprimé dans son speech final.
Les directions syndicales, aussi bien de la CSC que de la FGTB, feraient bien d’en tirer aussi quelques conclusions : si elles croient qu’après la Grande Parade comme nouveau point d’orgue provisoire des mobilisations, elles pourront mettre un point final provisoire aux mobilisations et au « deuxième plan d’action » avec une semaine d’actions et manifestations menées – disons aimablement – de manière ambigüe, elles se trompent. La résistance sociale ne se laissera pas canaliser si facilement et cherchera d’autres moyens d’expression.
Si le mouvement syndical veut garder sa place centrale dans cette résistance sociale et continuer à jouer son rôle de défenseur des intérêts de la population active, des gens ordinaires, il faut aussi travailler d’urgence à un vrai nouveau plan d’action, en front commun, qui unifie à nouveau le mouvement et lui offre des perspectives.