Après des élections témoignant de la colère de la population, le Premier ministre a changé quelques têtes au gouvernement… pour mieux continuer sa politique et donc continuer à foncer vers la catastrophe !
Signe de l’épuisement du personnel politique bourgeois, Samaras a nommé à l’économie un ancien des années Simitis (le « Rocard grec »), et comme porte-parole une dirigeante de la droite, Sophia Voultepsi…
Sans surprise, la fuite en avant s’accentue : vente – peu fructueuse pour le moment – de biens publics comme les plus beaux fronts de mer en vue d’opérations immobilières ; vente de ports, et non des moindres : une partie du port du Pirée est concédée à la société chinoise Cosco (Samaras se vantant de la grande amitié offerte par la Chine), et celui de Salonique devrait suivre ; vente de l’ancien aéroport d’Athènes, alors que la population réclame qu’il en soit fait des espaces verts… Par contre, la privatisation de l’eau vient d’être stoppée à Athènes par un arrêt du Conseil d’État, et une très forte mobilisation se construit à Salonique.
De cela, la presse internationale parle un peu, sans mentionner les luttes populaires contre ces privatisations : longue lutte en banlieue sud pour libérer l’accès à la plage confisqué par des boîtes de nuit, lutte des dockers pour garder le caractère public des ports, etc.
Offensives contre les travailleurEs
Les attaques contre les droits des travailleurEs du public comme du privé s’accentuent. Le secteur public a été laminé : en cinq ans, les effectifs ont diminué de 250 000 personnes, atteignant aujourd’hui 590 000, et les rémunérations ont baissé de 35 %. En dehors des départs en retraite non remplacés, le dispositif est celui de « l’évaluation / mobilité forcée / disponibilité », véritable antichambre du chômage.
De plus, un projet abject voudrait faire baisser les salaires des enseignantEs les moins diplômés… pour augmenter ceux des plus diplômés ! Dans le privé, une loi force les magasins à rester ouvert le dimanche, et même lors de certaines fêtes nationales, alors que la population n’a pas un sou à dépenser ! Les armateurs, eux, acceptent d’aider leur patrie : d’accord pour embaucher des marins grecs… mais, pour cela il faut casser les conventions nationales, trop favorables aux travailleurs !
Actions, coordination
Les luttes (re)démarrent : nettoyeuses du ministère de l’Économie (depuis 9 mois) (1), employéEs des universités, etc. En cette fin juin, les mobilisations sont encore fortes : ces derniers jours, il y a eu une grande manifestation des retraitéEs ; Au Pirée, enseignantEs et parents se sont rassemblés contre la poursuite des fusions d’écoles. Samedi 21 juin, divers secteurs en lutte (compagnie de l’eau, nettoyeuses, enseignantEs, travailleurEs de l’ex-radio télévision publique…) ont appelé à un rassemblement contre la « disponibilité » et les licenciements , contre la privatisation.
Face à une direction syndicale confédérale (GSEE) aux abonnés absents, les syndicats de base et divers regroupements lancent des initiatives. Ces actions, en se coordonnant, peuvent redonner confiance à d’autres secteurs dans un contexte de mobilisation difficile.
D’Athènes, A. Sartzekis
1 – http://www.npa2009.org/content/grece-solidarite-avec-la-lutte-des-nettoyeuses-du-ministere-des-finances