Au petit matin du 7 novembre la police a violemment vidé le bâtiment de la télé grecque ERT de ses occupants, des travailleurs de la télévision qui émettent depuis 5 mois des programmes télévision via l’internet à partir de ses bâtiments. Des dizaines de travailleurs de la télévision ont été arrêtés. La police a utilisé des lacrymogènes et à dispersé un groupe de manifestants qui voulaient empêcher l’assaut. Quatre manifestants ont aussi été arrêtés.
“Ce gouvernement est devenu si fou qu’il utilise la police contre sa propre télévision! » a déclaré une députée de Syriza. Le gouvernement avait fermé la télé nationale en juin et avait licencié sur le champ les 2.600 employé.e.s pour répondre aux normes de la Troïka concernant le personnel de l’Etat.
Le 6 novembre, il y avait une grève bien suivie contre l’austérité imposé par le gouvernement Nouvelle Démocratie-PASOK. Environ 15.000 personnes ont manifesté place Syntagma, devant le parlement, pour protester contre une visite de contrôle de la Troïka
La troïka exige encore des mesures pour 2 milliards d’Euro, le gouvernement grec ne veut plus imposer “que” 500 millions d’économies. Les crédits et garantie octroyés à la Grèce par la Troïka s’élèvent entretemps à 240 milliards d’Euros. Pourtant la récession dure depuis 6 ans et il n’y a aucun signe de reprise. Le chômage atteint officiellement 28%, il est plus important encore chez les jeunes et les moins qualifiés.
Un économiste anglais, Keynes, avait minutieusement analysé une situation pareille dans son pays au début des années trente et avait indiqué les mesures macro-économiques à prendre pour diminuer et reporter partiellement l’impact d’une telle crise. Ses recettes ont prouvé leur efficacité pendant 50 ans. La bourgeoisie n’aime pas trop cette politique économique parce qu’elle tend à diminuer le chômage et à améliorer les rapports de force en faveur des travailleurs. La bourgeoisie grecque, autour des armateurs et de l’Eglise Orthodoxe Grecque, le plus grand propriétaire terrien, a opté pour une politique d’affrontement ouvert contre les travailleurs, les paysans pauvres et leurs organisations. La social-démocratie fait partie du gouvernement européen le plus radicalement antisocial depuis la guerre. Les bourgeoisies européennes suivent le conflit avec attention pour en tirer les leçons. Le mouvement ouvrier ne semble pas encore assez conscient de l’enjeu.