Athènes aujourd’hui : une situation explosive !
Grand meeting ce soir devant le parlement !
La majorité du comité central de Syriza rejète l’accord !
1. Les discussions au Parlement sur l’accord ont commencé et le vote est attendu tard dans la soirée. Tsipras a déclaré dans son interview devant les médias publics hier que l’accord était mauvais, qu’il “ne croyait pas en lui” mais qu’il n’y avait simplement pas d’autre solution. Il a aussi dit qu’il n’allait pas quitter le navire.
2. Une grès contre l’accord a été annoncée aujourd’hui par la confédération des fonctionnaires ADEDY. Il s’agit du premier test sur le front social. La participation à cette grève sera sans doute faible mais le véritable sommet sera le rassemblement du soir devant le Parlement, quand le vote aura lieu.
3. Une vague impressionnante de déclaration émerge de branches locales et régionales de Syriza, rejetant l’accord et appelant la direction à l’annuler, même au dernier moment. Ces déclarations sont soutenues par une écrasante majorité, habituellement si peu homogène. Un texte rejetant l’accord a déjà été signé par la majorité absolue des membres du comité central. A la dernière réunion du secrétariat politique du parti, seule une petite minorité était favorable à l’accord et au soutien au gouvernement. Euclid Tsakalotos, qui a présenté l’accord, a dit qu’il n’était pas assumable politiquement. Le secrétaire du parti, Tassos Koronakis, soutenu par d’autres, a demandé au gouvernement de renoncer et qu’un “équipe spéciale” du gouvernement soit constituée de façon transitoire jusqu’au déclenchement d’élections anticipées en novembre, au moment des élections en Espagne. La Plate-forme de gauche a exprimé son désaccord avec cette proposition, en expliquant que cela signifierait les députés de Syriza pourrait fermer les yeux pendant plusieurs mois sur un cabinet technocratique appliquant l’austérité et elle a appelé le gouvernement à annuler l’accord immédiatement.
4. La Plate-forme de gauche a annoncé qu’elle ne voterait pas l’accord aujourd’hui. Dans une réunion interne, avec une audience impressionnante hier et reportée du fait des médias (les journalistes sont venus en masse alors qu’il était clair qu’ils n’étaient pas les bienvenus…), Panagiotis Lafazanis a catégoriquement rejeté l’accord, expliqué qu’un Grexit était la seule solution et que le gouvernement devait le préparer. La Plate-forme de gauche tiendra un meeting lundi prochain à Athènes pour présenter ses propositions alternatives et a appelé au Grexit. Les syndicats du parti, très largement influencés par la Plate-forme de gauche, jouent un rôle dirigeant dans l’organisation de la protestation contre l’accord.
Stathis Kouvélakis, Athènes, 15 juillet, 14h.
Source : NPA