Lundi 8 septembre à 7h. Nous sommes dans la troisième semaine de grève des nettoyeurs de BM&S. Il s’agit de nouveau d’un jour important: le tribunal de première instance rendra un jugement sur le recours de la FGTB contre les ordonnances condamnant le piquet de grève et imposant des astreintes aux autorités communales. Le jugement est attendu pour midi.
Avec une délégation des JAC et de la LCR, nous nous informons auprès des travailleurs sur la situation du conflit social. Le constat le plus frappant que nous apprenons est la caractère maffieux de BM&S. Le sous-traitant a été choisi par la SNCB parce qu’il avait l’offerte la moins chère. L’entreprise, qui finira dans un mois sa période d’essai, a pendant près d’un an montré aucun intérêt pour mener à bien ses tâches, au contraire. Elle a utilisé ses activités pour contracter des dettes de plusieurs centaines de milliers d’euros et se comporte comme une boîte fantôme en n’ayant même pas un vrai siège. Pour les travailleurs, c’est avant tout la SNCB qui est le premier responsable de cette situation. L’entreprise du rail devrait prendre d’autres considérations en compte que d’engager le sous-traitant le moins cher.
Le jugement du tribunal tarde. Déjà parti de l’atelier SNCB de Schaerbeek, nous apprenons autour de 15h30 sur facebook que le jugement est favorable à la grève et nous voyons les photos des grévistes fêtant la décision. Il s’agit d’un pas important dans la direction d’un victoire : la grève n’est désormais plus réprimée par la justice. Mais cela ne résout pas tout : les cinq travailleurs – dont deux délégués – ne sont pas encore réintégrés et la SNCB n’a pas encore voulu communiquer sur ce qu’elle fera à la fin de la période d’essai de BM&S. La grève continue et entre demain dans son 18e jour.
La solidarité reste importante, et le devient même encore plus. La CGSP Cheminots Bruxelles, qui est depuis le début solidaire de la lutte des ouvriers du sous-traitant, appelle a deux formes de solidarité. Dès la première semaine elle a appelé ses affilié.e.s et – via sa page facebook « Parole de Cheminots » – des citoyens à se rendre sur place et y est tous les jours. Aujourd’hui elle a fait un appel supplémentaire, cette fois-ci financier. Trois semaines sans paie met les grévistes dans une situation difficile. Presque tous pères de famille avec des petits enfants, ils ne peuvent pas survivre avec l’indemnité de grève syndicale de 35 euros. C’est pourquoi la CGSP Cheminots Bruxelles a constitué une caisse de solidarité et appelle a faire des dons sur le compte BE20 0682 1834 9956 en indiquant la mention « Solidarité BM&S ».
Nous nous joignons à cet appel à la solidarité financière et à la présence au piquet. Les travailleurs de BM & S montrent la voie que nous devrons tou.te.s emprunter ensemble dans les semaines qui viennent : la voie de la résistance sociale, déterminée, pour une convergence des luttes au-delà du statut de chaque travailleur/se face à un patronat et un gouvernement plus agressifs que jamais.