Depuis l’accord sur son programme nucléaire, l’obsession de la République islamique d’Iran est de rendre le marché du travail attractif pour les multinationales. Ainsi, c’est une politique « sociale » des plus violente qui est mise en place.
Cela s’est notamment traduit par la modification du code du travail et le rétablissement de la possibilité de recourir au travail des enfants de moins de 15 ans. Les maigres protections en matière de contrat ont été levées et la possibilité « d’établir » des contrats oraux a été étendue. Désormais, les salaires peuvent être « négociés » directement entre l’employeur et le salarié, le niveau du salaire minimum est instauré entreprise par entreprise en fonction de la « réalité économique ».
C’est dans ce contexte que de grandes multinationales renouent avec Téhéran. Ainsi, Peugeot tend à reconquérir sa position de leader occidental sur le marché automobile iranien. Le lancement en octobre 2016 d’un joint-venture nommé IKAP (Iran Khodro Automobiles Peugeot) annonce le retour de la marque française sur le marché iranien. De son côté, Renault a créé une coentreprise avec Iran Khodro et Saipa. Et peu importe la violence sociale subie par les travailleurs iraniens…
Airbus a, quant à lui, signé un protocole d’accord avec la République islamique portant sur 114 moyen-courriers et des long-courriers. La compagnie nationale Iran Air vient de recevoir son premier Airbus A321. Sur le plan commercial, le « Grand Satan » n’est pas en reste. Ainsi, la société étatsunienne Boeing a annoncé la signature d’un accord avec Iran Air portant sur la vente de 80 appareils et sur la location de 29 autres.
Luttes, protestations et solidarités
Face à cette politique économique et « sociale » et à la violence de la répression, les luttes ouvrières ne faiblissent pas. Elles se mènent dans les entreprises, se prolongent également dans les prisons de la République islamique et rencontrent un écho non négligeable auprès de la population. De nombreuses campagnes de solidarité sont menées à l’étranger ou via les réseaux sociaux.
Depuis la fin octobre 2016, une nouvelle vague de protestation s’élève dans les prisons iraniennes. Ces dernières semaines, plusieurs prisonniers ont recouru à la grève de la faim pour dénoncer les conditions de détention. Parmi eux, des militants connus : Ali Shariati, condamné pour avoir participé à une manifestation pacifique organisée contre les attaques de femmes à l’acide, le défenseur des droits de l’enfant Saaed Shirzad, mais aussi de nombreux militants ouvriers ou des militants kurdes.
Ce mouvement est mené pour réclamer la justice et des procès dignes de ce nom, l’arrêt des tortures et des maltraitances. Certains sont en grève de la faim depuis plus de 70 jours et se trouvent dans une situation critique. Face à ce mouvement et aux soutiens des militants, le régime a entrepris une campagne de menaces à l’égard des détenus et de leur famille. Plusieurs détenus ont été transférés dans des cellules individuelles et dans les quartiers pénitenciers de haute sécurité. Certains détenus hospitalisés ont été réincarcérés malgré l’opposition du personnel médical.
Cependant, le régime montre aussi des faiblesses. C’est grâce à la campagne internationale et aux actions de soutiens menées en Iran, que l’écrivaine et militante Golrokh Ebrhaimi Iraee a été libéré. Le combat doit continuer. Les militants emprisonnés et celles et ceux qui luttent courageusement contre la dictature des mollahs comptent sur les campagnes de solidarité internationale.
Source : NPA