Anvers– Environ 150 individus se sont laissés séduire par l’appel de l’obscure « association » Pegida. Cette « association » se dresse soi-disant pour « la défense de l’Avondland* contre la menace d’islamisation ». Ce n’est pas la première fois que cette « association » (à la suite de son exemple Allemand) essaie de manifester dans la ville de l’Escaut. Toutes les tentatives précédentes ont échoué. D’abord et surtout à cause de la dissension interne pour déterminer qui pouvait en être vraiment le porte-parole (l’un après l’autre, les fascistes ont été passés vainement en revue dans une tentative d’être le porte-parole « mécontentement populaire ». Le fait que le bourgmestre Anversois (Bart de Wever de la N-VA) a refusé son accord pour la manifestation qu’ils projetaient a aussi joué des tours aux organisateurs d’extrême-droite. C’est que le bourgmestre N-VA d’Anvers ne veut pas (du moins pas ouvertement) être assimilé à ces militants d’extrême-droite. Et c’est aussi pour cette raison qu’elle n’a pas été autorisée. Néanmoins, elle a eu lieu. Une importante force de police l’entourait et la regardait. Filip Dewinter (voir photo) a remercié expressément la police pour ça.
A notre avis, c’est ainsi que le noyau dur des fascistes du Vlaams Blok/Belang – frustrés comme ils le sont par leurs pertes électorales – pense avoir trouvé dans le succès médiatique (par ailleurs très limité) du phénomène Pegida un nouveau véhicule pour réorienter leur arrière-ban vers la « reconquête de la rue ». Comme ils ont perdu le Parlement (momentanément ? ), ça semble être leur nouveau but.
Il est regrettable à nos yeux que les opposants au fascisme dans la ville d’Anvers semblent se limiter pour le moment à la confiance dans des réactions spontanées (qui existent bel et bien – ça, nous avons pu le constater !) et/ou dans la composition prétendument « démocratique » des forces constituées. Au lieu de passer à une résistance organisée et à la collaboration de toutes les forces antifascistes et démocratiques. Il est vrai que Hart Boven Hard a entrepris des tentatives pour passer à des contre-manifestations. A notre avis, il est vraiment grand temps d’unir les forces antifascistes et démocratiques encore beaucoup plus et de manière plus consciente, spécifiquement contre la menace d’extrême-droite. Ne pas nous limiter à des protestations verbales et ludiques (ou non). Bien pour, à notre tour, revendiquer la rue. Nous ne pouvons effectivement pas laisser « la rue » à cette racaille
La LCR-SAP appelle dès lors tous les antifascistes à s’asseoir autour de la table. Pas pour pinailler sur des points et des virgules. Mais bien pour mettre un contre-mouvement en marche.
No pasaran !
*Avondland : « terre du soir » . « Autre nom de l’Europe, qui pourrait être dérivé du phénicien « ereb » (coucher du soleil). Occident.