Dans le cadre du conclave budgétaire, le ministre de l’emploi Kris Peeters a lancé des propositions de réforme du marché du travail. La discussion sur le travail « faisable » est une discussion importante. Un véritable problème a été créé par l’augmentation de l’âge de la pension, le démantèlement de la pension anticipée et la limitation du crédit-temps. Il y a une forte augmentation de l’absentéisme pour maladie et du nombre de burn-outs. De ce fait, de sérieux problèmes d’organisation apparaissent dans les entreprises.
Au lieu de s’en prendre aux causes du problème, c’est-à-dire les mesures citées ci-dessus, Kris Peeters propose une série de solutions-bidons. Une d’entre elles est la semaine de 38 heures sur base annuelle. Ce que ça implique : la durée hebdomadaire du travail est considérée dans une fourchette, où on peut travailler maximum 45 heures par semaine. Tout ceci est déguisé en forme de souplesse pour le travailleur individuel : il peut travailler plus ou moins comme bon lui semble…
La réalité est naturellement autre : les travailleurs doivent travailler plus longtemps quand il faut produire beaucoup et moins lorsque la demande est moindre. Résultat : moins d’heures supplémentaires payées et plus de flexibilité. Avantage complémentaire pour les entreprises : tout ceci peut se faire avec moins de travailleurs.
Une autre proposition de ce militant de l’UNIZO qu’est Kris Peeters: jusqu’à plus de cent heures supplémentaires peuvent être payées et ne doivent plus être compensées. En-dehors du fait que déjà maintenant beaucoup d’heures supplémentaires sont effectuées sans être compensées et en-dehors du fait qu’il existe déjà maintenant des règles fiscales très favorables pour rendre les heures supplémentaires fiscalement avantageuses, il est clair que ceci n’a qu’un but : rendre impossible tout contrôle syndical sur les heures supplémentaires. Ici aussi il est clair que ça ne mènera pas à plus de travail « faisable » et mènera à une pression de travail accrue sur toujours moins de travailleurs.
Dans les deux cas, le sieur Peeters se révèle ce qu’il a finalement toujours été : le porte-parole de l’UNIZO qui est entré au gouvernement. La même UNIZO dont le bourgmestre d’Anvers répète qu’elle est son vrai patron.
Ceci n’empêche naturellement pas qu’il y ait un vrai problème avec le travail faisable. Une série de solutions qui peuvent bien y faire quelque chose :
– l’annulation de toutes les règles de ce gouvernement et du précédent, qui obligent les travailleurs à travailler plus longtemps qu’ils en sont capables : pas d’âge de la pension à 67 ans et retour à des possibilités de s’en aller plus tôt. De ce fait, des jeunes peuvent aussi entrer sur le marché du travail.
– le retour de l’extension des formes de crédit-temps, mais alors bien avec des engagements compensatoires obligatoires. De ce fait, une carrière faisable pourrait bien se créer pour chacun, jeunes et vieux
– un contrôle clair des travailleurs et de leurs syndicats sur les tâches imposées. Eux seuls sont en mesure de savoir si ces tâches sont vraiment réalisables, et non différents managers qui n’ont souvent aucun contact avec les réalités du travail
– une diminution drastique de la durée du travail vers les 30 heures par semaine, avec embauches compensatoires. Avec ceci, on peut aussi remédier à la honte du chômage massif de la jeunesse.
Tout ceci doit devenir l’objet d’un véritable contrôle syndical : les travailleurs et leurs syndicats doivent être en mesure de bien surveiller tout ceci et de prévenir que tout ceci soit sapé.
Naturellement, tout ceci est opposé en droite ligne à ce que Kris Peeters propose comme militant de l’UNIZO. Nous choisissons naturellement le côté des travailleurs, qui ploient déjà beaucoup trop sous une charge de travail beaucoup trop lourde.