Avec le gouvernement Michel, il ne se passe pas une semaine sans une nouvelle attaque contre la population laborieuse. Consommateurs, malades, pensionnés, chômeurs, salariés ou fonctionnaires, jeunes et vieux, au masculin ou au féminin (en particulier au féminin d’ailleurs !), tout le monde a droit à sa petite (ou grosse) mesure de recul social.
Avant de partir en vacances, Michel 1er s’est même offert le luxe, de décisions additionnelles non-prévues dans les programme électoraux ni dans la déclaration gouvernementale.
Sous prétexte de tax-shift qui devait consister en un glissement de taxes sur les revenus du travail vers les revenus du capital, c’est tout l’inverse qui se passe : les patrons paieront moins de « charges sociales » (en fait votre salaire indirect qui permet de financer solidairement les périodes de chômage, de maladie et la pension) et vous, vous paierez plus de taxes. Par exemple, la TVA sur l’électricité repassera à 21% quelques mois à peine après sa baisse à 6%. Et bien sur, cette augmentation de la TVA sur l’électricité pourrait être « neutralisée » dans le calcul de l’indice santé.
Cette nouvelle réduction des cotisations sociales pour les patrons (qui selon Michel 1er passeraient de 33 à 25%) est évidemment un sale coup pour la Sécurité Sociale qui devra faire de nouveaux sacrifices sur le dos des chômeurs, des pensionnés, des invalides et des malades. Avec ce nouveau cadeau la diminution des cotisations sociales des entreprises atteindra donc plus de 13 milliards. Ce qui veut dire que l’Etat leur rembourse plus que les impôts sur les bénéfices qu’elles ont payés ! Les bénéfices imposables des sociétés sont passés de 47,13 à 91,89 milliards d’euros entre 2001 et 2009. L’impôt des sociétés perçu pour la même période est pourtant resté relativement stable, entre 8,5 et 12 milliards d’euros.
Quelques jours auparavant le gouvernement avait aussi fait voter au pas de charge le relèvement de l’âge de départ en pension (67 ans), aucune atténuation pour les métiers pénibles n’est prévue. Pressé de céder l’intérim à la super-ministre Galant, Charles Michel avait même oublié de signaler que la seule mesure « positive » contenue dans la déclaration gouvernementale, son catalogue des horreurs, un 2ème mois de salaire garanti (payé par l’employeur) en cas de maladie, était purement et simplement supprimée, sous pression du patronat.
En adoptant ce paquet de mesures impopulaires maintenant le gouvernement veut éviter que l’agitation sociale qu’elles provoqueront soit atténuée par les vacances et surtout ne se prolonge pas jusque la rentrée parlementaire qui coïncidera avec la manifestation nationale prévue par les 3 syndicats le 7 octobre.
Freiner Michel 1er ?
Malgré 6 mois d’hibernation sociale forcée, la colère gronde. On ne compte plus les réactions indignées. Même si la période est peu propice, certains militants syndicaux voudraient aller plus vite et plus loin dans la réaction. La plupart des commentaires sur les réseaux sociaux revendiquent clairement la chute du gouvernement. Les dirigeants syndicaux se contentent eux, pour l’instant, d’une analyse indignée des mesures, mais rien ne filtre à propos d’un éventuel plan d’action. Le 7 octobre est encore loin.
Du côté de l’opposition politique, derrière des mots rudes se cache une réaction modérée. Dans une interview au journal Le Soir, Laurette Onkelinx a quelques formules sur les intentions réelles du PS. Le titre de l’article « On peut freiner ce gouvernement, il le faut » (certainement avalisé par l’intéressée) est tout sauf un programme alternatif. Freiner ? c’est un peu comme si Laurette demandait à Charles Michel de prendre garde à la sortie de route…
Même quand elle se réfère à Stéphane Hessel « L’indignation, c’est maintenant. Attention, je ne suis pas en train d’appeler aux armes » on sent bien une certaine résignation : « Nous, on se bat au parlement, là où l’on peut. » « Les mouvements sociaux combattent avec leurs armes. Nous aussi, avec nos moyens. Chacun son rôle. ».
Si le cœur de son président Elio Di Rupo saigne quand il pense aux exclusions du chômage, Laurette Onkelinx ne cite même pas ces mesures (des milliers d’exclus depuis le début 2015 !) dans la liste des méfaits du gouvernement des droites…
Ne compter que sur nos forces
Charles Michel est en vacances. Ce n’est pas une raison pour ne pas lui préparer un retour triomphal. Pendant ces 2 mois, préparons un vrai plan de bataille syndical dans lequel le 7 octobre sera une échéance des plus importantes, pièce maîtresse de la (re)mobilisation générale pour faire tomber ce gouvernement de malheur.
D’ici là, tous les militants combatifs doivent faire un travail en profondeur dans leurs entreprises, auprès des amis, des voisins, faire remonter la pression dans les instances syndicales, dans les mouvements associatifs, pour faire vivre cette perspective.
Ne fêtons pas le 1er anniversaire de Michel 1er, chassons-le !