Interview au piquet de Mouna Aouni, déléguée permanente CSC Transcom de Bruxelles Secteur Poste et de Stefaan Kosman, délégué.
Grève dans tous les centres de tri de Bpost (Bruxelles, Anvers, Liège, Charleroi et Gand) à l’appel de la CSC Transcom. A Liège, toute la plate-forme « collecte » (les postiers chargés de relever les boîtes postales rouges) ont suivi le mouvement.
La grève a démarré dans la nuit de mercredi 21 à jeudi 22 octobre. Vendredi aucun courrier n’a été distribué à travers le pays. Les postiers protestent contre l’instauration du travail le samedi et le dimanche dans les centres de tri (plan MSO). La direction entend faire avaler que le travail du samedi soit assimilé à du travail de semaine (donc sans compensation de deux heures pour du travail de week-end). A l’heure où la privatisation complète de Bpost fait la Une de la presse, c’est donc un tour de vis supplémentaire dans l’extension de la flexibilité du travail que la direction de la poste entend imposer. Pour faire avaler son plan la direction de Bpost avance une carotte : une prime de 240 euros en éco-chèques (donc sans cotisation sociale, sans effet sur le pécule de vacances ni sur le montant de la pension).
Après avoir pondu un communiqué où elle affirme « fermement » son souhait « d’arriver à un accord équilibré par la voie du dialogue social », la direction de Bpost a envoyé les huissiers ! Drôle de façon d’envisager le dialogue social…
Pour tenter de casser la grève des cheminots CGSP, Infrabel, cornaqué par la ministre de la mobilité Jacqueline Galant, avait envoyé des huissiers en prétextant vouloir garantir la sécurité. Quelles mesures de sécurité la direction de Bpost entend-t-elle garantir dans les centres de tri immobilisés par la grève ? En tous cas, certainement pas la sécurité de l’emploi ! Depuis plus de 15 ans, plus personne n’est nommé chez Bpost, plus de la moitié du personnel est contractuel et il y a même de nombreux intérimaires, ce qui est illégal dans une entreprise publique.
Il est fort regrettable que la CGSP Poste et la CGSLB ne soutiennent pas le mouvement et ne participent pas aux piquets de grève. A l’inverse, la CSC Transcom n’avait pas voulu participer à la grève des cheminots quelques jours plus tôt. Sans l’unité du monde du travail il n’est pas possible de gagner.