Crédit photo : Abbas Momani. AFP
Il semble que ce soient les autorites sud africaine ou la famille de Nelson Mandela qui ont fait savoir qu’il serait preferable que Benjamin Netanyahou et Shimon Peres ne fassent pas le voyage a Pretoria pour les funerailles de Nelson Mandela.
- Des l`annonce du décès de l’ancien président Sud-africain, les dirigeants israéliens faisaient savoir qu’ils avaient l’intention de se rendre aux funérailles : pour rien au monde Sarah Netanyahou ne raterait l’occasion de se faire photographier aux cotes de ceux que les media appellent les grands du monde, et Shimon Peres fairait tout, meme a 97 ans, pour permettre a l’Etat Juif, par sa seule presence, de prendre une place, une fois n’est pas coutume, dans le consensus international.
Le lendemain pourtant, c’était marche arriere : le medecin du President s’opposait a ce qu’il fasse le voyage a cause d’une soudaine grippe, et le Premier Ministre decouvrait que le prix d’un aller-retour a Pretoria était decidement trop lourd pour le budget national. C’est finalement le President du Parlement qui representerait l’Etat hebreu aux funerailles, personnage inconnu du public et des media internationaux et qui passerait facilement inapercu…
La presence de representants israeliens officiels aurait été du plus mauvais gout, une giffle au peuple sud africain et a la mémoire de Madiba. Car l’Etat hebreu et son President actuel ont été de loin les allies les plus fideles du regime d’apartheid, et ce jusqu’à la derniere minute. Meme quand la majorite des pays occidentaux comprenaient que les jours de l’apartheid etaient comptes et retournaient leurs vestes, Tel Aviv continua a soutenir Pretoria, ses services de securite a travailler main dans la main avec les tortionnaires d’Afrique du Sud, ses entreprises a contourner le boycott economique international, en particulier dans le domaine de l’armement et son armee a maintenir des liens privilegies avec les forces armee sud-africaines, en particulier, si l’on en croit les sources etrangeres, dans le domaine nucleaire.
Recemment, la journaliste d’investigation israelienne Ilana Dayan consacrait son émission « Ouvda » a un producteur de cinema et, accessoirement, agent du Mossad qui racontait comment, il avait recu des sommes colossales de la CIA pour organiser une campagne internationale de blanchissement du regime d’Apartheid et de mise en valeur son role civilisateur en Afrique.
L’alliance entre Israel et le regime d’apartheid ne repondait pas seulement a des interets mercantiles et a des besoins strategiquese : elle s’appuyait sur une ideologie commune et la perception d’etre, l’un comme l’autre, un Etat civilise et democratique (sic) au cœur d’un environnement barbare qui menacerait le monde libre (re-sic). L’anti-communisme et la peur de la decolonisation ont été le ciment de l’alliance entre les deux regimes.
Les porte paroles israeliens ont tente de justifier le fait qu’ils se joignaient aux louanges de la communaute internationale pour celui qu’ils avaient considere jusqu’au dernier moment comme un dangereux terroriste par le fait qu’il avait « prone la non violence » et fait marche arriere dans son opposition au regime sioniste et son soutien inconditionnel a la lutte de liberation nationale du peuple palestinien. Double mensonge, car Mandela a non seulement defendu et mene la lutte armee contre l’Etat d’Apartheid, mais explique a de nombreuses occasions que c’était le droit, voire le devoir, du Peuple Palestinien d’utiliser tous les moyens a sa disposition pour mettre fin au regime colonial israelien, et que l’Afrique du Sud post-apartheid serait aux Palestiniens ce qu’a été le regime d’apartheid pour l’Etat sioniste. L’hypocrisie de Shimon Peres et les mensonges de Netanyahou n’y changeront rien : avec la disparition de Nelson Mandela ce sont les Palestiniens qui ont perdu un camarade et un allie. Israël n’avait pas sa place aux célébrations de Pretoria, et c’est bien qu’on ait rappelé a ses dirigeants qu’ils y étaient personae non gratae.