En réponse au règlement sur la mendicité à Charleroi mais aussi porteur d’une colère généralisée sur l’état de la ville, un groupe citoyen est né: le Rassemblement vigilant de Charleroi. Après avoir tenté de faire entendre sa voix dans le processus politique avec peu de succès, le rassemblement a continué dans la rue. Des ateliers créatifs ont eu lieu et une action a été planifiée: prendre possession des barrières! Les citoyen-ne-s ont accroché leurs créations sur les barrières autour du pont Roi Baudouin (Bienvenue à Charleroi, Monaco-sur-Sambre), et l’intervention a eu tellement de succès que le groupe a décidé de le refaire une deuxième fois. La lutte continue!
Marie-Claire Blaimont explique les origines du groupe:
Ce groupe naît d’une action et d’un constat. L’action : un rassemblement vigilant suite à l’annonce par le Collège d’un règlement sur la mendicité à Charleroi. Ce règlement prévoit une tournante chaque jour, entre 8 et 18h, dans les communes périphériques. Il interdit la mendicité le dimanche. Les nombreuses protestations, venues de citoyens, d’associations, ont abouti à la mise en place d’un comité de concertation qui a œuvré sur les formes, sur la sémantique, mais n’a pas pu toucher au fond du règlement que le Collège a décidé de maintenir dans son principe et qui a été voté autour des 1h30 du matin. Quatre mains se sont élevées contres, celles du PTB et d’Ecolo. Le constat : nous, personnes, associations, syndicats, avons par notre présence, par les courriers envoyés par la poste à chaque conseiller communal, par une pétition, par la mise en place de ce comité de concertation, tenté de faire entendre nos voix. Avec de petites avancées minimes sur la forme, et rien sur le fond. Mais ce n’est pas un échec total. Ce rassemblement a permis des rencontres, des échanges, et peut-être l’émergence d’un mouvement intéressant, hors cadre, de personnes qui veulent le mieux vivre ensemble… sans exclusion. Il y a du pain sur la planche.
Le règlement sur la mendicité est inapplicable. La ville s’attaque également aux marchands de sommeil, ce qui est bien sûr louable, mais sans avoir organisé au préalable le relogement décent des victimes de ces marchands de sommeil. Tout comme elle s’est appliquée au règlement sans avoir approché un tant soit peu la réalité de la rue. Il y a bientôt le vote d’un règlement pour les artistes de rue (qui devraient faire valoir leurs qualités devant une commission !), il y aura une règlementation de la prostitution… Il y a des rues principales qui se ferment et mettent à mal la vie des commerçant qui n’ont pas été informés. Il y a des quartiers morts de la spéculation. Etc.
Nous voudrions ouvrir ce groupe. Mais ce n’est pas un mur ouvert à la vindicte, à la haine, aux récriminations stériles, aux règlements de comptes. Nous le voulons positif et créateur de solidarités, de propositions, de rassemblement justement. La parole est à vous…