« D’une manière ou d’une autre, l’ONU est heureuse avec Bashar al-Assad. En tant que civil sur le terrain, je n’ai rien vu de leur part. Un conflit qui s’enlise a donné à Assad tout le temps dont il avait besoin pour détruire le pays, et maintenant le pays est détruit ».
Yousef, de Douma
« Le régime a clairement menacé la ville de Moadamiyeh en disant que nous devrions abdiquer ou affronter la mort à travers la famine et l’anéantissement. Est-ce la solution politique qu’ils veulent ? Veulent-ils faire de nous des esclaves de leurs désirs ? Cela ne se produira pas et nous restons piégés ».
Dani, de Moadamiyeh
« Si l’ONU a le monde entier et ne peut fournir une miche de pain aux enfants, c’est quoi cette ONU ? Vous me dites qu’ils ne peuvent intervenir parce que le régime dit qu’ils ne le peuvent pas ? »
Un résident de Ghouta
« Quand vous assiégez une communauté, vous transformez toute leur raison d’être d’une lutte civile pour leurs droits à une lutte pour la survie au jour le jour. Tel est l’objectif du blocus, neutraliser le pouvoir du peuple. »
Khaled, de Douma
« Nous ne pouvons pas tenir plus. Pourquoi n’y a-t-il aucune aide pour nous ? Nous avons des mères, des sœurs, des frères. Nous sommes des êtres humains comme vous. »
Khaled, de Madaya
« L’ONU a la Syrie parmi ses membres permanents. Nous sommes une carte que ces pays utilisent comme moyen de pression, mais s’ils voulaient briser le siège alors ils en seraient plus que capables. Mais ça n’est pas encore le moment d’après leurs calculs. »
Elias, de Douma
« Il est plus important de se concentrer sur les enfants sous blocus. Parce que tous les adultes étaient en partie responsables de la situation dans laquelle nous sommes, mais les enfants ne choisissent pas cela ou la révolution. Ils sont les plus grands perdants dans toutes ces batailles. Il y a des enfants soldats, il y a la main-d’œuvre généralisée des enfants, et les familles marient leurs filles très jeunes. Ce sont toutes les réalités causées par le blocus lui-même. Parce qu’il n’y a pas de nourriture ou de salaires stables, l’enfant doit travailler et les gens profitent de cela. »
Osama, de Douma
« J’ai vu un homme adulte pleurer comme un bébé parce qu’il n’a pas été en mesure de nourrir ses enfants. Mon cœur saignait. Une femme âgée devait se faire administrer du sérum et l’infirmière lui a dit de se calmer et que l’aide de Dieu viendra, elle attrapa sa main, l’embrassa et lui demanda des restes de nourriture. »
Amjad Al Maleh, de Madaya
« Une fois, un homme que je connais servit de la viande de chat à ses enfants sans le dire à sa femme parce qu’elle aurait protesté. Ils ont tous eu une intoxication alimentaire. Il m’a pris à part après que ses enfants se soient empoisonnés et a admis qu’il les a nourris avec de la viande de chat. Nous avons dû pomper leurs estomacs. »
Un médecin de Madaya
« L’avant-veille, un homme nommé Fares Sleiman a tourné fou. Il est devenu hystérique à cause de la faim et mourut. Nous lavons les morts avant de les enterrer. J’ai lavé son corps émacié moi-même et l’ai enterré. Imaginez de voir un squelette avec seulement la peau sur les os. Aucune graisse. Il est mort de faim. »
Amjad Al Maleh, de Madaya