Nous publions ci-dessous la motion adoptée lundi dernier par le Comité Provincial de la FGTB Métal Hainaut-NamurA dix jours des élections du 25 mai, les métallos Hainaut-Namur refusent le confort des « messages ambigus ». Ils dénoncent « l’accompagnement du capitalisme et la gestion de ses crises à répétition » par la social-démocratie. Celle-ci « a laissé le rouleau compresseur ultralibéral écraser les travailleurs et allocataires sociaux. Engluée dans ses contradictions, elle a fait de nombreux déçus en prenant le risque de renforcer la droite et l’extrême droite », affirment les métallos. Leur conclusion est en effet sans ambiguité : « Après une législature marquée par l’austérité et le démantèlement des droits sociaux, il est temps d’amorcer un virage à 180 degrés à gauche : la vraie gauche anticapitaliste porteuse d’espoir pour le monde du travail. » Adopté par 150 délégués d’entreprise, ce document est dans la droite ligne de l’appel lancé le Premier Mai 2012 par la FGTB de Charleroi. Celle-ci n’est donc pas aussi isolée que certains voudraient le (faire) croire ! (LCR-Web)
Nos expériences de terrain, les analyses que nous faisons ainsi que les discussions que nous engageons tous les jours avec les travailleurs, nos amis, nos voisins et les membres de notre famille nous prouvent que la crise que nous traversons n’est pas transitoire et qu’elle n’est plus seulement un mauvais moment à passer. Cette crise est profonde, destructrice et structurelle.
Deux solutions s’offrent à nous : venir gonfler les rangs de ceux qui limitent leurs analyses politiques à faire des constats ou prendre nos responsabilités en étant porteur de messages clairs.
« Il est temps de changer de système »
Face à la brutalité des politiques d’austérité et aux dégâts qu’elles causent sur la population, le Comité Provincial de la Fédération des Métallurgistes FGTB Hainaut-Namur estime qu’il ne peut pas être porteur de messages ambigus envers les travailleurs. Les enjeux sont tellement importants à la veille des élections fédérales, régionales et européennes qu’une attitude équivoque, bien que beaucoup plus commode, ferait la part belle à ceux qui tentent encore de renforcer ou de réformer le système capitaliste.
L’accompagnement du capitalisme et la gestion de ses crises à répétition sont devenus les stratégies politiques des partis sociaux-démocrates partout en Europe : notre pays n’échappe pas à cette règle.
Les cures de sacrifices sur le dos des plus faibles, promues par les partis de droite et les partis sociaux-démocrates, ne nous conduiront certainement pas à la construction d’une société meilleure. Nous encourageons celles et ceux qui malheureusement y croient encore à revoir rapidement leur grille d’analyse.
La transformation de la société telle que définie dans la déclaration de principes de la FGTB n’est pas un slogan du passé mais une nécessité criante aujourd’hui. Il est temps de changer de système et de mener des politiques socio-économiques sur base d’un programme anticapitaliste.
C’est ce message que notre Comité Provincial, à une large majorité, veut faire passer à la veille des élections.
Chaque travailleur, chaque citoyen aura le pouvoir absolu du bout de son crayon, dans l’isoloir, d’impulser un nouveau projet de société et de permettre à des représentants de mouvements anticapitalistes d’entrer dans nos parlements.
« La gauche s’est diluée dans la droite »
Lors de la législature qui se termine, les parlements fédéraux et régionaux ont ratifié le pacte européen d’austérité budgétaire, le TSCG. Tous les partis dits traditionnels qui font des promesses alléchantes au monde du travail en cette période de campagne électorale, nous ont bâti, quoi qu’ils en disent, un tunnel d’austérité sans fin.
Nous devons également à ce gouvernement un détricotage des acquis sociaux qui a pris la forme d’une offensive particulièrement dure contre les travailleurs et les allocataires sociaux. Inutile de rappeler les ravages du gel des salaires sur le long terme et l’injustice que constituent les mesures d’exclusion des chômeurs.
Notre Comité qui est composé de près de 150 militants a acquis la certitude ces derniers mois que la gauche au pouvoir à force de composer, s’est décomposée et s’est diluée dans la droite. Agissant de la sorte, elle a laissé le rouleau compresseur ultralibéral écraser les travailleurs et allocataires sociaux. Englué dans ses contradictions, elle a fait de nombreux déçus en prenant le risque de renforcer la droite et l’extrême droite.
Après une législature marquée par l’austérité et le démantèlement des droits sociaux, il est temps d’amorcer un virage à 180 degrés à gauche : la vraie gauche anticapitaliste porteuse d’espoir pour le monde du travail.