Mercredi 3 septembre, nous sommes dans la deuxième semaine de grève et deux jours après que les négociations avec le patron n’ont pas répondu à la revendication des travailleurs: la réintégration de deux délégués et de trois travailleurs licenciés.
Arrivés quelque peu avant 7h, les grévistes apprennent que le tribunal de première instance a condamné la Ville de Bruxelles à une astreinte de 10.000 euros par jour et par personne si le bourgmestre ne fait pas exécuter par la police une précédente ordonnance du même tribunal imposant la levée du piquet de grève. Il s’agit d’une décision sans aucun précédent. La question du jour est donc : est-ce que Yvan Mayeur (PS), qui avait déclaré ne pas vouloir s’immiscer dans un conflit social, enverra la police pour casser la grève ?
Entre 8h et 9h, des travailleurs intérimaires (engagé pour un mois par BM&S pour briser la grève), la manager de BM&S, un huissier et des policiers arrivent sur le site. Le huissier est plein de confiance : après une tentative ratée la semaine dernière, cette fois-ci il pense et le dit « cette fois-ci j’irai jusqu’au bout !». En plus de l’attitude scandaleuse du tribunal, les grévistes remarquent que même au niveau juridique il y a des problèmes: la police menace d’intervenir sur un terrain de la SNCB dans un conflit social entre les travailleurs et le patronat de BM&S, et le huissier ne sait pas présenter la deuxième ordonnance.
Quoiqu’il en soit, la police intervient pour faire entrer les intérimaires. Les grévistes et leurs soutiens – avec parmi eux deux députés régionaux PTB-PVDA-GO Claire Geraets et Youssef Handichi – sont repoussés par un cordon de policiers. Les grévistes reculent et une fois que les voitures sont passées, ils sont face aux intérimaires. Après une discussion, ces derniers sont convaincus et ne souhaitent plus être les jaunes du patron. Ils font demi-tour et laissent perplexes le huissier, la police et la manager de BM&S qui croyait avoir gagné…mais il doit revenir sur ses pas, et refuse d’accorder une interview à TéléBruxelles. Les travailleurs scandent : « tous ensemble, tous ensemble ! ».
Il s’agit d’une victoire importante sur le terrain. Elle sera suivie, demain jeudi 4 septembre, par un recours au tribunal par les syndicats. Entretemps, la grève pour la réintégration des travailleurs continue. La solidarité est importante. Les cheminots de la CGSP montrent la voie. La CG Bruxelles Vlaams-Brabant a entamé une procédure contre l’ordonnance promulguée par le Tribunal de première Instance de Bruxelles. Cette affaire très grave pour les libertés syndicales sera plaidée ce jeudi 4 septembre à 15h au tribunal de première instance, chambre néerlandophone (Bâtiment Montesquieu), rue Quatre Bras 13, à 1000 Bruxelles. Au vu de la décision négative du tribunal, il est important d’être à nouveau présent.e.s en force vendredi matin à 7h.
Des nouvelles suivront, notamment sur les réseaux sociaux, dans les jours et heures à venir.
Non au dumping social et à la répression !
Oui à la réintégration des délégués et intérimaires !
Solidarité entre les travailleur.se.s de la SNCB et des sous-traitants !
Photo : Neal Michiels