Les réacteurs de Doel 3 (8000 failles) et Tihange 2 (2000 failles) avaient été arrêtés lors de l’été 2013, lorsque ces failles dans les cuves des réacteurs furent détectées. Malgré de nombreux avertissements par des spécialistes et des militants, l’AFCN (Autorité Fédérale de Contrôle Nucléaire) donna un feu vert à un redémarrage. Le gouvernement Di Rupo-Milquet , et en premier lieu le secrétaire d’Etat à l’énergie, Melchior « Electrabel » Wathelet suivait l’avis de l’AFCN et Electrabel redémarrait ses réacteurs. Malgré tout, des tests complémentaires furent imposés…après le redémarrage des réacteurs !
Le 25 mars 2014, les tests montraient que les experts réunis à Aix par le groupe d’action local pour étudier cette question avaient raison: des failles semblables à celle des cuves en question évoluaient considérablement dans les conditions d’une exploitation de longue durée simulées dans le réacteur expérimental de Mol. Le principe du conservatisme, qui est généralement de mise dans l’industrie nucléaire a été bafoué. Les échantillons irradiés à Mol ne correspondent pas au matériau des cuves de réacteur belges : le conservatisme oblige de retenir le plus mauvais résultat des tests comme point de départ pour prendre la décision, puisqu’on ne sait pas tester le vrai matériau.
Mais les intérêts financiers pèsent lourdement dans la balance. Electrabel estime le bénéfice réalisé par ces deux réacteurs à 40 millions d’Euros par mois nets pour les deux réacteurs ensemble*. Au lieu d’accepter le plus mauvais résultat et de fermer définitivement les réacteurs, il fut donc décidé de recommencer les tests en recalibrant les paramètres pour obtenir un meilleur résultat. Selon nos sources, ces tests viennent de se terminer avec un moins mauvais résultat, mais rien qui permettrait de redémarrer les réacteurs dé-faill-ants avec les yeux du mouvement antinucléaire braqués sur la question.
Mais un âne ne se heurte pas deux fois à la même pierre ! Puisque Mme Milquet, la ministre dite compétente et son secrétaire d’état Wathelet ne sont pas des ânes, ils ont donné leur accord politique à l’AFCN de recommencer les tests, en espérant que le nouveau gouvernement pourra sur base des tests encore un peu moins mauvais avec un calibrage encore mieux adapté aux échantillons décider de redémarrer Tihange 2 et Doel 3.
C’est une décision criminelle: il faut maintenir ces deux réacteurs à l’arrêt pour toujours. Ils sont mille à dix mille fois plus dangereux qu’un réacteur en état de marche ordinaire.
La grande industrie de l’électricité menace entretemps les ménages de hausses de prix et même de black-out. Les 14 millions de citoyens qui vivent près des centrales auront du courant cher ET dangereux. Il est temps que le gouvernement décide au nom de l’intérêt public de faire redémarrer au 1 octobre, de gré ou de force, les centrales à gaz arrêtés, pour éviter tout risque de la pénurie qu’Electrabel mais aussi le « vert » Lampiris mettent en place artificiellement, en arrêtant ces centrales modernes au gaz, flexibles et moins polluantes que les centrales au charbon. Mais le charbon produit actuellement des kilowatts moins cher que le gaz. On peut pourtant rêver. Melchior Wathelet s’opposera à Electrabel au nom de l’intérêt général, les réacteurs nucléaires seront sûrs à 100% et la terre est plate.
- Belga 13 juin 2014 cité par l’Echo