Vous connaissez Liu Yingxia ? Moi je ne savais rien d’elle jusqu’il y a quelques jours quand j’ai lu quelque part qu’elle avait des ennuis. Plus précisément elle vient de se faire virer par la CCPPC. On est en Chine continentale. La CCPPC (Conférence consultative politique du peuple chinois) est un organe de débat sans pouvoir de décision qui se réunit une fois par an, en même temps que la séance plénière de l’Assemblée nationale populaire.
Que reproche-t-on à Liu Yingxia ? D’avoir été désignée comme « plus belle membre de la CCPPC en 2010 » ? Rien d’officiel mais il semble que ce soit plutôt ses liens avec Jiang Jiemin, ex-directeur de l’agence nationale supervisant les groupes d’État et aujourd’hui sous le coup d’une enquête pour « violations de la discipline et de la loi » (bref, pour corruption), qui soit au cœur de cette révocation.
Mme Liu Yingxia est une « self-made-woman » de 41 ans, elle est entrée à l’école militaire de l’APL à 15 ans, puis a suivi ses études à l’Institut des équipements lourds à Harbin. À l’âge de 20 ans, « elle est diplômée de l’Université de Beijing et lance sa « petite entreprise », qui a prospéré dans les secteurs de l’immobilier et des travaux publics »[1] .
Depuis elle a fait du chemin, « à la force des poignets »… Elle est devenue une des 45 femmes les plus riches de Chine. Ceci ne l’empêchant pas d’être « proche du peuple ». En tant que membre de la CCPPC, Liu Yingxia avait déclaré aux médias qu’elle ne pouvait pas « parler uniquement en faveur des riches. Les responsabilités sociales d’une entreprise doivent toucher tous les domaines, mais la chose plus fondamentale est de se concentrer sur l’existence et le développement d’une entreprise propre, et surtout de respecter et prendre soin de ses employés ».
Elle est actuellement présidente et directrice de la SARL du groupe Xiangying au Heilongjiang »[2].
En 2012, un de ses fonds avait investi dans un projet d’oléoduc de 110 milliards de yuans, aux côtés du géant pétrolier public CNPC et de deux autres groupes d’État, a précisé le quotidien Xiaoxiang Chen Bao. Jiang Jiemin, alors à la tête de CNPC, avait présidé aux négociations.
C’était selon les médias chinois la première fois qu’une firme privée était autorisée à participer à un projet de construction d’oléoduc en Chine.
En Chine, les pandas sont mieux traités que les entrepreneurs…
—fRED