« Faudra-t-il attendre qu’un chômeur s’immole par le feu devant l’ONEM pour qu’on se rende compte à quel point on piétine notre dignité ? »
Cette réflexion (allusion à l’acte désespéré d’un chômeur en fin de droits devant Pôle Emploi à Nantes le 13 février 2013), je l’ai entendue ce mercredi de la bouche d’un vieux militant syndical désabusé !
Gros succès ce 25 février pour l’action du comité contre les exclusions de La Louvière. Environ 150 personnes se sont rassemblées devant le bâtiment du CPAS pour dire leur révolte et leur écoeurement devant les ravages des mesures d’exclusion votées sous le gouvernement Di Rupo et leur durcissement par Michel-De Wever.
Une action, synchronisée avec toutes celles programmées à Bxl, Anvers et les grandes villes de Wallonie notamment à l’appel de STOP Art 63§2. Un coup de gueule pour clamer haut et fort notre refus de ces mesures infâmes, ineptes économiquement et avilissantes socialement qui marquent un nouveau recul dans le combat pour la défense de nos droits acquis.
Depuis le 1er janvier, un pas de plus a été franchi dans le détricotage de la Sécu au nom de cette saloperie idéologique de l’Etat Social Actif. Devant le silence étourdissant des partis sociaux-démocrates, (à peine gênés de leurs lâchetés sous le gouvernement précédent !) et les quelques protestations de circonstance de nos organisations syndicales qui n’ont pas mené de combat significatif au moment où il fallait empêcher cette loi de passer en 2012. C’est donc à nous, les premières victimes, qu’il incombait de reprendre la lutte là où d’autres nous ont abandonnés. Faut-il rappeler que Di Rupo (qui « n’en dort plus la nuit » depuis que le PS est dans l’opposition !) était le premier ministre du gouvernement qui a décidé la limitation dans le temps des allocations d’insertion. Faut-il rappeler aussi que le retrait de cette mesure ne figurait pas dans les revendications du plan d’action syndical et que celui-ci s’est arrêté au moment même où le gouvernement Michel appliquait les exclusions…
Ici à La Louvière, c’est l’association « Droits Devant ! » qui dès l’automne 2014 a mené un travail d’information et de conscientisation qui a permis la reconstruction d’une plateforme de revendications. (http://www.lcr-lagauche.org/nous-sommes-les-trente-cinq-mille-25-fevrier-on-rentre-chez-nous/ ) Celle-ci lie clairement notre lutte pour retrouver des vrais droits au chômage assurantiel et sans conditions à notre refus d’une austérité imposée par une droite dure qui voudrait continuer à faire payer sa crise par les plus fragiles. Elle replace clairement notre lutte dans le cadre de l’anticapitalisme. Elle affirme la nécessité d’unir tous les travailleurs, avec et sans emploi, avec et sans papiers, intermittents, intérimaires ou précaires, usagers des CPAS contre les attaques frontales d’un état et d’un patronat doués d’une imagination sans limites pour écraser et exclure les plus pauvres et protéger sans vergogne les fraudes des plus riches.
C’est à l’initiative de « Droits Devant ! » que se sont regroupées au sein de ce comité une dizaine d’associations ainsi que des citoyens pour mener cette action qui, on se l’est promis, sera suivie par d’autres tant que nous ne serons pas entendus !
Après la lecture de notre tract (voir ci-dessous) par un porte-parole du comité, les diverses associations ont pris la parole pour porter les témoignages des drames sociaux vécus particulièrement par les jeunes (JOC, Jeunes FGTB), les prépensionnés ( Pensionnés FGTB de Mons) et surtout par les femmes (Droits Devant, Vie Féminine, FPS), nombreuses à basculer plus rapidement dans la pauvreté. Une travailleuse et militante syndicale du CPAS a témoigné pour ses collègues de son effarement devant l’afflux des situations dramatiques et a souligné le fait que seulement une petite partie des 775 chômeuses et chômeurs exclus se sont présentés aux guichets… « Mais où sont passés les autres ? » a-t-elle demandé à la fin de son intervention.