Mardi 24 mai, à l’issue de la manifestation syndicale en front commun, les forces de police conduites par le Commissaire Vandersmissen ont harcelé un groupe de manifestant-e-s à proximité de la gare du Midi. Chacun a pu voir la vidéo montrant le commissaire, son spray au poivre à la main, sautant comme un cabri à la poursuite de manifestant-e-s. Plusieurs syndicalistes ont été agressé-e-s et traîné-e-s sur le sol par des policiers en civil. Au cours des échauffourées qui ont suivi, un manifestant FGTB a porté un coup au responsable des forces de l’ordre, qui a été blessé et hospitalisé.
Immédiatement, la FGTB nationale a mis en ligne sur son site un communiqué condamnant catégoriquement l’agression du commissaire. En conclusion, on peut lire : « La FGTB souligne qu’un tel comportement est incompatible avec les statuts fédéraux et que l’intéressé ne pourra plus être membre de la FGTB. » Les médias ont de leur côté monté en épingle cet incident mineur, ce qui leur a permis d’escamoter l’ampleur de la manifestation.
La LCR proteste contre ce jugement expéditif de la FGTB. Pour plusieurs raisons. D’abord parce que tout accusé a le droit d’être entendu devant les instances. Ensuite parce que seule la centrale à laquelle l’intéressé est affilié est compétente, et ne pourrait se prononcer sans que l’accusé ait eu l’occasion de se défendre. On n’a pas moins de droits dans son organisation syndicale qu’au tribunal.
Enfin et surtout, la LCR condamne le deux poids et deux mesures de la direction de la FGTB, qui se tait depuis des années sur les exactions du commissaire Vandersmissen, spécialiste de la répression contre les syndicalistes, les démocrates, les jeunes, les sans-papiers et les mouvements sociaux en général. En particulier, le secrétariat national de la FGTB n’a protesté ni contre l’arrestation du président de la Ligue des Droits de l’Homme le 2 avril, ni contre l’escorte que la police de Bruxelles a offerte complaisamment aux hooligans venus faire le salut nazi à la Bourse, la semaine précédente. Cela fait de longues années aussi que les actes de violence sexiste dont certains affiliés se rendent coupables lors de manifestations restent impunis.
D’une manière générale, la LCR rappelle que la lutte de classes qui caractérise la société capitaliste implique inévitablement des confrontations. Le mouvement syndical a le devoir de défendre ses militant-e-s, ce qui ne veut pas dire qu’elle cautionne les agressions physiques contre des personnes. Il est trop facile de condamner cette violence bien visible tout en passant sous silence la violence quotidienne que le capitalisme impose structurellement aux exploité-e-s et aux opprimé-e-s, à travers des mesures telles que l’allongement de carrière, les exclusions du revenu d’insertion sociale, les expulsions de travailleurs sans papiers, le temps partiel imposé, etc.
Communiqué de la LCR-SAP