La première: l’expression « union nationale » n’est pas employée, mais c’est bien dans cet esprit que l’appel est rédigé, et la mention que des « entrepreneurs » figurent parmi les initiateurs aux côtés de « syndicalistes » n’est pas sans signification.
Nous refusons cet unanimisme. L’attaque contre la liberté d’expression, la barbarie obscurantiste et la terreur au nom de dogmes intégristes ne tombent pas du ciel des idées. Elles plongent leurs racines dans la décomposition sociale, politique et morale de la société capitaliste en crise, dans l’accumulation d’injustices économiques toujours plus intolérables, au Nord et entre le Nord et le Sud, dans le « deux poids, deux mesures » systématique et dans l’insupportable succession de guerres impérialistes dictées par la loi du profit.
Plaider contre la haine et pour le « vivre ensemble » avec des patrons qui exploitent, méprisent, licencient, délocalisent, discriminent à l’embauche sur base du faciès ou de la religion? Plaider contre la haine avec des patrons qui soutiennent un gouvernement de droite aux aspirations racistes et sécuritaires, tenté par l’Etat fort, dont certains ministres affichent leurs sympathies pour la droite extrême? Pour nous, c’est non.
La deuxième raison: face à la montée inquiétante du racisme, du sexisme, de l’homophobie, de l’islamophobie et de l’antisémitisme, face à la traque des sans-papiers par une Europe forteresse dont les murs dégoulinent du sang des demandeurs d’asile, il ne suffit pas de voeux pieux et de bonnes intentions. Il faut une condamnation nette, et qui appelle un chat un chat.
Outre la défense de la liberté d’expression et de la liberté de la presse, l’appel dit « nous n’acceptons pas le fanatisme et la violence parce que nous voulons vivre ensemble, à Bruxelles et en Europe, quelle que soit notre philosophie ou religion, quelle que soit notre couleur de peau. » Or, il n’y a pas de « vivre ensemble » harmonieux possible dans une société où la discrimination et le mépris quotidiens portent en eux la haine aussi sûrement que la nuée, l’orage.
(LCR-Web)
Appel pour une marche citoyenne à Bruxelles: contre la haine et pour la liberté d’expression
Nous, citoyens, dessinateurs, journalistes, syndicalistes, entrepreneurs, associations de lutte contre la xénophobie et le racisme, représentants de partis politiques belges et français,…
sommes atterrés par le crime sanglant perpétré ce mercredi 07 janvier à Paris contre la rédaction de Charlie Hebdo. Nous nous inclinons devant les victimes et pleurons avec leurs proches.
Nous lançons un appel à une marche citoyenne ce dimanche 11 janvier entre la Gare du Nord et la Gare du Midi, à Bruxelles. Le départ sera donné à 14.30 au Boulevard Albert II, à la sortie de la gare).
Ce rassemblement s’organise
• parce que la liberté d’expression et la liberté de presse doivent être défendues
• parce que nous n’acceptons pas le fanatisme et la violence, parce que nous voulons vivre ensemble, à Bruxelles et en Europe, quelle que soit notre philosophie ou religion, quelle que soit notre couleur de peau.
Ne laissons pas les ennemis de la liberté faire leur loi. Retrouvons nous dimanche.
Si vous souhaitez également signer cet appel, merci de le signer sur https://www.lapetition.be/en-
Liste des premiers signataires :
– Alain Deneef (Brussels Metropolitan)
– Bertrand Wert (citoyen français de Belgique)
– Bie Van Craeynest (Maison de Jeunes Chicago)
– Carlos Crespo (MRAX)
– Daniel Fastenakel (Mouvement Ouvrier Chrétien Bruxelles)
– David Murgia (Tout Autre Chose)
– Eric Corijn (VUB)
– Fatima Zibouh (Empowering Belgian Muslims)
– Farida Tahar (Collectif contre l’Islamophobie en Belgique)
– Gracia Pungu (citoyenne)
– Henri Goldman (Revue Politique)
– Jan Busselen (Hart Boven Hard)
– Jean-Jacques Jespers (journaliste)
– Olivier Willocx (Brussels Enterprises Commerce and Industry)
– Myriam Gérard (CSC Bruxelles-Hal-Vilvorde)
– Myriam Stoffen (Zinneke)
– Philip Cordery, député des Français du Benelux
– Philippe Geluck (dessinateur)
– Philippe Van den Abeele (Centrale Générale des Syndicats Libres de Belgique)
– Philippe Van Muylder (FGTB Bruxelles)
– Philippe Van Parijs (UCL)
Détails pratiques relatifs à la marche:
• La tête de la marche aura deux banderoles : « ensemble contre la haine / samen tegen haat » et « freedom of speech ».
• Nous demandons que les slogans illustrent ces deux aspects
• Tous les musiciens sont les bienvenus pendant la marche.
• Nos habits seront colorés. La vie continue.
• Nous porterons également des feuilles blanches pendant la marche. A la fin de celle-ci, chacun est invité à écrire un message sur la feuille et a la déposer dans une urne.