Depuis début octobre 2015, Maâti Monjib est en grève de la faim pour la défense de ses libertés de circulation et d’expression, ce qui met sa vie directement en danger, s’agissant d’une personne diabétique avec des antécédents cardiaques.
Maâti Monjib fait en effet l’objet d’incessantes intimidations dont notamment :
– l’interdiction de voyage pour l’empêcher de participer à des colloques internationaux,
– des campagnes de dénigrement contre sa personne
– l’interdiction de « Liberté maintenant », l’association de défense des journalistes et de la liberté de la presse, qu’il préside,
– le harcèlement des activités de l’Association Marocaine pour le Journalisme d’Investigation (AMJI).
Le centre de recherche critique Ibn Rochd auquel il participait a été contraint de se dissoudre en novembre 2014 suite aux multiples tracasseries du pouvoir.
L’acharnement contre Maâti Monjib s’explique par le fait qu’il est un historien connu pour ses travaux sur les penseurs de gauche et l’histoire des luttes au Maroc. Il est par exemple l’auteur d’une thèse sur l’histoire politique du Maroc, publiée en France avec une préface de Gilles Perrault. Il a également collaboré à l’écriture de la biographie de Mehdi Ben Barka.
Loin d’être enfermé dans une tour d’ivoire, il a notamment soutenu les luttes s’inscrivaient au Maroc dans le processus de luttes qui ont traversé le Maghreb et le Moyen Orient en 2011 : Maâti Monjib a été dans ce cadre membre du Conseil national de soutien au Mouvement du 20 Février.
La répression qui s’abat aujourd’hui sur Maäti Monjib et sur certains de ses proches collaborateurs s’inscrit dans un contexte plus large : ce sont les mouvements sociaux, la presse, les organisations démocratiques et de défenses des droits de l’Homme qui subissent depuis plusieurs années un durcissement du régime de la monarchie chérifienne. Ce durcissement se produit dans le silence des chancelleries occidentales, qui ne souhaitent pas importuner un de leurs fidèles soutiens dans la région. Elles portent leur part de responsabilité.
La solidarité avec Maâti Monjib est un devoir primordial pour tous ceux qui militent pour l’émancipation humaine, et pour tous les défenseurs des libertés et de la démocratie. Son état met toutes les organisations militant pour les droits humains, syndicaux et politiques, devant l’examen de leur fidélité à leurs principes fondateurs.
La vie de Maâti Monjib est en danger !
En se battant pour le respect de ses libertés, il défend le droit à la liberté de toutes et tous !
Montreuil, le 27 octobre 2015
Source : NPA