Méchante insomnie cette nuit. Pas moyen de trouver le sommeil…
L’esprit embué par ce qui se passe à Gaza, en Syrie et ailleurs… toutes ces vies massacrées et ce sentiment d’impuissance qui transperce tous les Camarades qui militent depuis toujours contre les États fascistes d’où qu’ils soient.
Préoccupé aussi par ce qui se trame au niveau du gouvernement fédéral. Ce gouvernement d’ultra droite qui se prépare à laminer tous les acquis des travailleurs, à précariser encore plus les pensionnés, à casser du fonctionnaire, à forcer les chômeurs et les invalides à retrouver des emplois qui n’existent pas et à sacrifier l’avenir de la jeunesse non issue des milieux dorés…
Les déclarations du fils à papa Michel relatives à la préservation de l’index (déjà largement amputé) et à la non limitation dans le temps des allocations de chômages (vous irez le dire aux 50.000 chômeurs qui se feront dézinguer à partir du 1er janvier) étant évidemment de simples considérations tactiques permettant de mieux casser les autres mécanismes de solidarité construits par les travailleurs durant des décennies…
Et dans ces moments d’insomnie, quand je vois tout en noir, j’ai tendance à me faire des films. A me laisser aller à imaginer ce qui pourrait se passer dans les prochaines semaines, les prochains mois…
Je me dis que si ce gouvernement d’ultra droite se met en place au niveau fédéral, cassant les derniers liens de solidarité au niveau fédéral que sont la Sécu, les services publiques, les conventions collectives de travail et la concertation sociale en règle générale, il faudrait alors s’organiser pour rapidement faire tomber ce gouvernement anti social.
Trouver le moyen et les ressources suffisantes pour arrêter le pays. Leur rappeler avec fracas que sans les travailleurs, le moteur s’arrêtera de tourner. Et que ce ne sont ni leurs actions ou obligations, ni leurs produits dérivés qui leurs fourniront ces produits de consommation sans lesquels ils ne peuvent exister…
Trouver le moyen d’inverser le rapport de force, de faire enfin changer la peur de camp!
Je me dis, naïvement (mais je peux me permettre d’être naïf dans mes insomnies) qu’il nous reviendrait alors à nous, syndicats, de définir le programme que le prochain gouvernement fédéral se devrait d’appliquer à la lettre s’il voulait pouvoir se mette en place.
Qu’il nous reviendrait à nous, syndicats, de définir avec nos affiliés, lors de nos Congrès (le prochain Congrès de la FGTB fédérale est dans 2 mois…) la façon dont le pays devrait être organisé pour redevenir un État au service de ses citoyens et non aux ordres des multinationales et des grands groupes financiers.
Il ne s’agirait pas de faire de politique. Nous sommes syndicalistes, défendant les droits des travailleurs, et nous devons le rester. Mais simplement, puisque les intérêts des travailleurs sont lourdement en danger, d’obliger les partis à prendre en compte les intérêts des travailleurs pour pouvoir gouverner.
Nous devrions donc, sur base des résolutions de Congrès définies par nos instances, renforçant notre projet de transformation de société vers une société plus juste et plus solidaire (et résolument anti capitaliste), imposer aux partis qui veulent réellement défendre les intérêts des travailleurs à se calquer sur nos résolutions, constituant le seul projet de société défendant réellement l’intérêt collectif.
Les partis qui s’y rallieraient pourraient alors compter sur la voix des travailleurs. Ceux qui s’en détourneraient en payeraient le prix.
Faire refonctionner la démocratie en replaçant le politique au service des intérêts de la collectivité et des travailleurs. En replacant la finance au service de l’économie, elle-même au service du social.
Parmi ces résolutions qui constitueraient la feuille de route du prochain gouvernement fédéral figurerait inévitablement une directive très claire pour exiger le respect des conventions internationales par Israël et tous les États qui ne respectent pas les droits de l’homme. Imposant des sanctions économiques réelles à ceux qui ne les respectent pas. Replaçant l’économique au service du social, replacant l’être humain au centre d’un système dont il est le seul moteur! En finissant avec les massacres et les saloperies que le système actuel génère et duquel nous devenons complice si nous n’en sortons pas une fois pour toute.
Alors peut être que les insomniaques révoltés de tous les pays trouveront plus facilement le sommeil. Parce que pour mener à bien notre projet, il s’agira de ne pas partir trop fatigués…