De James Kent, avec Alicia Vikander, Kit Harington et Taron Egerton. Sortie le 16 septembre.
Le film britannique tiré de l’ouvrage de Vera Brittain Testament of Youth a été bien mal traduit pour sa sortie en France avec ce titre insipide et fade. Il ne s’agit pas là d’une histoire romantique mais de la mise en images d’un témoignage bouleversant sur la grande guerre. Vera y raconte son expérience tragique de la guerre, et comment, déjà féministe, elle est devenue pacifiste.
En effet, dans les années 1910, la jeune fille se rêve écrivain et veut surtout rentrer à Oxford au grand dam de sa famille bourgeoise. Car si Oxford accepte bien quelques filles après un très difficile concours, la grande école « démocratique » ne délivre pas de diplôme aux étudiantes… qui sont encouragées à se marier !
Vera est soutenue dans son combat d’émancipation par son frère Edward et ses deux amis George et Roland dont elle tombe amoureuse. Elle fera seule la rentrée à Oxford car la guerre a été déclarée : Roland et Edward partent sur le front tandis que George sera rapidement mobilisé, dans un premier temps en Angleterre. Vera, qui ne pouvait déjà pas accepter d’être femme au foyer ne peut davantage accepter d’être tenue à l’écart du conflit et interrompt ses études pour devenir infirmière sur le front…
Alicia Vikander incarne Vera de façon saisissante tandis que Kit Harington (Game of Thrones) trouve dans le personnage de Roland un rôle d’une vraie épaisseur. Le réalisateur James Kent est issu de la télévision, et le film reste très (trop) classique sur la forme et sur le fond. Malgré cela, ce film sous-estimé est à voir pour tous ceux qui pensent que la fraternité est la solution. Dans cette « histoire de jeunesse » véridique, tout le monde meurt atrocement dans une guerre inutile, et Vera, la jeune aristo d’Oxford sera envoyée soigner des prisonniers allemands victimes d’un racisme antiboche consternant rarement décrit au cinéma. Elle deviendra une militante célèbre, mais jamais elle n’oubliera…
Source : NPA